Le Cabinet des fées, ou Collection choisie des contes des fées, et autres contes merveilleux.
Journal d’Antoine Galland, années 1710-1711
Papier, 20 x 12,8 cm
Paris, Bibliothèque nationale de France, Département des Manuscrits, Français 15278
© Bibliothèque nationale de France
Antoine Galland tint durant une cinquantaine d’années un journal où il notait ses faits et gestes ainsi que l’état d’avancement de ses travaux. On peut suivre une partie de la genèse des Nuits dans son Journal parisien dont les volumes entre 1709 et 1715 sont encore conservés. À la parution du tome sept des Nuits, Galland a achevé la traduction des trois manuscrits qu’il possède et il doit trouver de nouvelles sources pour les volumes suivants. Tandis qu’il cherche en vain à se procurer d’autres manuscrits, il fait la connaissance le 17 mars 1709 chez son ami le voyageur Paul Lucas, d’un maronite d’Alep « Hanna c'est-à-dire Jean-Baptiste surnommé Diab » qu’il appelle quelquefois Jean Dipi et qui « outre sa langue qui est l’arabe, parlait turc, provençal et français passablement ». Pendant plusieurs mois, il lui narre « quelques contes arabes fort beaux » que l’orientaliste note soigneusement dans son journal. Il en consigne treize résumés plus un fragment. Sur cette page, datée du 10 janvier 1711, il écrit : "J'achevais la traduction du dixième tome des Mille et Une Nuits, d'après le texte arabe que j'avais eu de la main de Hanna, ou Jean Dippy (...) J’avais commencé cette traduction dans le mois de novembre et je n’y avois travaillé que le soir ». Ce tome contient les Aventures du calife Haroun al-Rachid et la suite d’Aladin. Ce dernier conte, l’un des plus emblématiques du recueil avec Ali-Baba, ne faisait donc pas partie du corpus originel des Nuits. Il semble que Hanna lui en avait donné une version écrite car il est absent des résumés présents dans le journal mais le manuscrit en est toutefois perdu. Galland consacrait à cette époque l’essentiel de ces journées à ses travaux d’érudition comme la traduction du Coran.

Quelques années plus tard en 1788, Jacques Cazotte fait paraître à Genève dans Le Cabinet des fées une Continuation des Mille et une Nuits. Les sept nouveaux contes, qui proviennent d’un nouveau manuscrit, sont en fait une supercherie littéraire.
 
 

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