Les Mille et une nuits
[Paris], XVIIIe siècle.
Papier, 320 f., 27,5 x 21 cm
Paris, Bibliothèque nationale de France, Département des Manuscrits, arabe 3616
© Bibliothèque nationale de France
En 1788-1789, quatre volumes de la Continuation des Mille et une nuits étaient publiés à Genève dans la collection du Cabinet des fées. Revue par l’écrivain Jacques Cazotte, cette traduction faite par Dom Chavis, prêtre de la Congrégation de saint Basile à Paris, comprenait des contes absents de la version de Galland. Elle se basait sur ce manuscrit, prétendument original, possédé par le moine. Considéré comme authentique durant des années, le volume est en fait une imposture forgée par Dom Chavis lui-même. D’origine arabe, Diyûnîsiûs Shâwîsh était arrivé à Paris après 1783 et y enseignait l’arabe, après des études au Collège grec de Constantinople.
Le manuscrit est une compilation effectuée à partir des trois volumes qui ont servi à Antoine Galland, augmentée de contes ajoutés tardivement au XVIIIe siècle. On y trouve, entre autres, la suite de Qamar al-Zâman et la princesse Budûr conte inachevé dans le manuscrit de Galland ou l’histoire du Dormeur éveillé. Il y traduit en arabe l’un des contes les plus connus des Nuits, celui d’Aladdin que Galland avait composé directement en français à partir du récit oral de Hanna. C’est ce manuscrit qui sera traduit en français par Jean-Jacques Caussin de Perceval en 1806 puis en anglais par Richard Burton dans son sixième volume en 1888. Les contes de ce manuscrit fabriqué font désormais partie du corpus des Mille et une Nuits au même titre que ceux originaires d’Orient.
 
 

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