Les Mille et une nuits
[Paris], XIXe siècle siècle.
Papier, 411 et 402 f. , 32,5 x 21 cm
Paris, Bibliothèque nationale de France, Département des Manuscrits, arabe 4678-4679
© Bibliothèque nationale de France
Copié en deux grands volumes aux titres vert et rouge, ce manuscrit appartient lui aussi à la tradition des manuscrits forgés délibérément en Occident par des arabisants. Michel Sabbâgh, son auteur, prétendait qu’il était copié sur un manuscrit originaire d’Iraq daté du 21 octobre 1703, donc antérieur à la publication de la traduction d’Antoine Galland. Longtemps considéré comme authentique, le manuscrit est une savante compilation faite à partir des nombreux manuscrits conservés à Paris. Il utilise en premier lieu le texte de Galland qu’il enrichit des manuscrits de Chavis et d’une autre copie conservée à la Bibliothèque impériale, rapportée par Benoît du Maillet. En utilisant le texte frauduleux de Chavis, il contribue à le légitimer et à le faire entrer dans de nombreuses éditions et traductions ultérieures.
Michel Sabbâgh (1775-1816) fait partie de ces arabisants d’origine chrétienne des XVIIIe siècle et du XIXe siècle siècles, installés à Paris qui jouent un rôle prédominent dans l’enseignement de l’arabe et dans les milieux savants. Né à Saint-Jean d’Acre dans une famille de lettrés, il avait étudié à Damas et au Caire et servi comme interprète durant la Campagne d’Egypte. Ayant rejoint ensuite la France, il collabora avec Silvestre de Sacy et occupa à la Bibliothèque impériale un poste de copiste à partir de 1807.
 
 

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