Jalousie
Jalousie
Roman de la rose
Guillaume de Lorris et jean Meun, Paris, vers le milieu du XIVe s..
Manuscrits, français 1567, f. 27 vo
© Bibliothèque nationale de France
Après l’épisode du baiser de la rose (G. de Lorris, v. 3473), Jalousie accuse Honte de n’avoir pas suffisamment surveillé Bel Accueil. Jalousie – qui représente toutes les oppositions d’ordre social à l’amour – décide de faire entourer les rosiers d’un mur qui les protégeront de luxure (v. 3599) :
Honte, Honte fet Jalousie,
Grant paour ai d’estre traïe,
Car lecherie est tost montee,
Que tost porroie estre ahontee,
N’est merveille se je me dout,
Car Luxure regne par tout :
Ses pooirs ne fine de croistre :
En abeie ne en cloistre,
N’est mes Chasstez a seür.
Por ce ferai de noviau mur
Clorre les rosiers, et les roses
Nes lerai einsi descloses…
(Honte ! Honte ! répond Jalousie, j’ai grand peur d’être trahie, car la débauche est vite montée en puissance, et je risque d’être rapidement couverte de honte. Cela n’a rien d’extraordinaire, si j’ai peur, car la luxure règne partout, son pouvoir ne cesse de croître : même dans les abbayes et dans les cloîtres Chasteté n’est plus en sécurité. C’est pourquoi je vais faire entourer les rosiers d’un nouveau mur et ne laisserai plus les roses ainsi à découvert…)
 
 

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