Jupiter, dieu souverain
Le Livre des échecs amoureux
Evrart de Conty. Peint par le Maître d'Antoine Rolin, Flandre, XVe siècle.
Manuscrit sur parchemin
BNF, Manuscrits (Fr. 9197 fol. 44 v)
© Bibliothèque nationale de France
Noble roi, Jupiter lance la foudre. Métamorphosé en aigle, il enlève au loin le jeune Ganymède.

Nous devons savoir que le nom de Jupiter peut être pris en plusieurs sens. On en retient surtout quatre ou cinq : le dieu souverain et premier, la seconde planète après Saturne, l'élément feu et la partie supérieure de l'air qui avoisine le feu. Parfois même on le prend pour le ciel ou le monde, dont le ciel est la partie la plus noble. On le prend aussi au sens historique, pour le second roi de Crête qui chassa son père de son royaume. Si on voulait entendre par Jupiter le vrai dieu souverain, on pourrait expliquer cette figure assez facilement, car on trouverait Jupiter assis sur son trône d'ivoire, c'est-à-dire en haut, au premier ciel nommé empyrée qui est le plus lumineux, le plus net et plus poli que l'ivoire ou le cristal. Dans ce précieux ciel, il manifeste tout particulièrement sa puissance et sa majesté, et tient son sceptre en l'une de ses mains, c'est-à-dire la verge de prudence et de justice, par laquelle il gouverne et règle le monde avec une merveilleuse prévoyance. De l'autre main, il fait descendre sur le monde inférieur la foudre et la tempête avec lesquelles il confond les géants de la terre ; il soumet et foule aux pieds ces géants, c'est-à-dire les orgueilleux et les grands pécheurs ainsi que les ennemis infernaux.
 
 

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