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Adoubement de Lancelot par le roi Arthur

Compilation arthurienne de Micheau Gonnot (Roman de Lancelot)
Adoubement de Lancelot par le roi Arthur
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Arrivé la veille à la cour, Lancelot presse le roi de le faire chevalier. Arthur s’en serait agacé si la reine, curieuse de voir ce beau chevalier blanc dont tout le monde parle, n’avait insisté elle aussi. Lancelot passe la nuit en prière en compagnie d’Yvain, le chevalier qui lui sert d’initiateur. Au matin de cette veillée d’armes, la cour assiste à la grand-messe dans l’église de Camelot. Après la bénédiction, Arthur brandit l’épée d’une main et pose l’autre sur l’épaule de Lancelot agenouillé devant lui. Le roi lui donne alors la colée : c’est un coup du plat de l’épée sur la nuque. Mais Lancelot n’a de regards que pour la reine Guenièvre, dont il est tombé éperdument amoureux. Etourdi par sa passion naissante, et impatient de courir l’aventure, il quitte aussitôt la cour sans que le roi lui donne une épée, comme le veut l’usage. Grâce à ce contretemps, la reine elle-même pourra lui ceindre l’épée et faire ainsi de lui un chevalier dévoué à son service.

L’adoubement, qui désigne le rite d’admission dans l’ordre de la chevalerie, est l’aboutissement d’un long apprentissage. Dès sept ans, un jeune garçon peut quitter le château paternel pour entrer comme page chez un feudataire. De quatorze à dix neuf ans environ, il le sert comme écuyer. C’est entre dix-huit et vingt ans que l’écuyer devient en général chevalier. L’adoubement proprement dit s’organise en plusieurs temps. La veille, le futur chevalier prend un bain purificateur puis il revêt une tunique blanche. Il doit jeûner pour faire pénitence. Il passe la nuit qui précède l’adoubement en prière dans une chapelle ou une église, en compagnie de ses parrains, c’est la veillée d’armes. Le lendemain matin, après s’être confessé, il assiste à la messe où il communie. Devant une noble assistance, il s’approche ensuite de l’autel, l’épée suspendue à son cou. Le prêtre la bénit. Il doit ensuite s’agenouiller devant l’homme d’église et prononcer, la main sur l’évangile, le serment des chevaliers. Il revêt sa tenue de chevalier qui comprend la cotte de maille, la cuirasse, les brassards et les éperons dorés. Enfin, il ceint l’épée. Il s’agenouille de nouveau pour recevoir la colée : son seigneur lui donne trois coups du plat de l’épée sur la joue en disant : "Au nom de Dieu, de saint Michel et de saint Georges, je te fais chevalier. Sois vaillant, loyal et généreux." Il saute ensuite sur son cheval sans toucher les étriers et part au galop en renversant de sa lance une série de mannequins.

© Bibliothèque nationale de France

  • Date
    1470
  • Auteur(es)
    Walter Map (1140 ? -1209 ? ), auteur ; Atelier d’Evrard d’Espinques, enlumineur
  • Provenance

    BnF, Manuscrits, Français 112 (1) fol. 62v

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm1182002855