Découvrir, comprendre, créer, partager

Image

Lancelot embrassant Guenièvre

Cycle du Lancelot-Graal : III. Roman de Lancelot
Lancelot embrassant Guenièvre
Le format de l'image est incompatible

Galehaut a organisé une rencontre entre son ami Lancelot et la reine Guenièvre, qui est accompagnée par la dame de Malehaut, sa confidence. Après une longue discussion où Galehaut expose les souffrances amoureuses endurées par son ami, la reine accepte d’accorder un baiser à Lancelot, ce qui marque le début de leurs amours.
Au centre de l’image, Lancelot, vêtu d’un élégant habit court, dont la mode apparaît au milieu du 14e siècle, et de chausses bien ajustées, donne un baiser à la reine. Derrière lui se trouve Galehaut, vêtu d’une houppelande longue et ample, et coiffé un chaperon, tandis que la dame de Malehaut, portant une coiffure à cornes surmontée d’un voile (la huve), se tient derrière Guenièvre.
La disposition des mains, la gestuelle autour des amants enlacés, soulignent qu’une complicité est en train de se nouer. Sur le côté droit de l’image les suivantes de la reine restent à l’écart, la tête penchée et les yeux mi-clos en signe d’exclusion, car l’intrigue amoureuse doit demeurer secrète, condition essentielle de la fin’ amor.

Alors que la reine a accepté de lui donner un baiser, Lancelot reste pétrifié et c’est Guenièvre qui prend l’initiative. Le qualificatif qu’elle lui donne - « beau doux ami » - est celui qui a nourri l’amour du jeune chevalier lorsqu’il a quitté la cour d’Arthur. Lancelot est très attaché à cette expression qu’il emploie aussi à l’adresse de son meilleur ami Galehaut. Après cet épisode, la dame de Malehaut se joint au trio : devinant l’intrigue qui se noue, elle propose à la reine de devenir sa confidente, tout en formant un second couple avec Galehaut pour instaurer un équilibre dans leurs relations. La miniature annonce donc l’élargissement de l’alliance au moment du baiser qui lui-même ne constituait qu’un trio. Pour la dame de Malehaut comme pour Galehaut, cette relation n’est qu’un substitut à l’aspiration initiale de l’amour de Lancelot pour la reine. Malheureusement cet amour n’est pas davantage voué à durer car Galehaut meurt, anéanti par la disparition de Lancelot, peu de temps avant son mariage avec la dame de Malehaut.

© Bibliothèque nationale de France

  • Date
    Vers 1475
  • Lieu
    Centre de la France (Ahun)
  • Auteur(es)
    Atelier d’Evrard d’Espinques
  • Description technique
    Manuscrit en quatre volumes réalisés pour Jacques d’Armagnac, duc de Nemours
  • Provenance

    BnF, Manuscrits, Français 114 fol. 244v

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm118200323n