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Cycle du Lancelot-Graal : III. Roman de Lancelot

Guenièvre et Lancelot confrontent leur anneau et découvrent l’imposture de Morgane
Cycle du Lancelot-Graal : III. Roman de Lancelot
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Exalté par la vue de la reine, Lancelot l’aurait emporté face à Méléagant si le duel n’avait pas été interrompu par le roi Baudemagu. Le combat reprendra dans un an à la cour d’Arthur. Mais Guenièvre réserve un accueil glacial à son champion, car elle est fâchée des accusations qu’on a portées contre elle à cause de la bague qu’elle lui avait offerte en gage d’amour. La reine se retire sans un mot, laissant Lancelot anéanti. Il part aussitôt en quête de Gauvain, mais il est arrêté par les habitants du pays, et la nouvelle de sa mort se répand. Guenièvre, qui se sent coupable, veut mourir et, lorsque Lancelot apprend cela, il veut mourir son tour ! Mais Baudemagu le conduit dans la chambre de la reine. Les amants à se réconcilient enfin, après avoir comparé leurs anneaux et compris que la perfide Morgane s’est jouée d’eux. Ils passent alors une nuit d’amour.

La fée Morgane a subtilisé l’anneau que Lancelot ne voulait pas lui remettre et l’a remplacé par une bague similaire qu’elle avait reçue autrefois de Guenièvre. Elle envoie à la cour une demoiselle qui apporte l’anneau et calomnie la reine. Convaincue de la trahison de son ami, Guenièvre demeure distante lors de leur première rencontre. Ce n’est qu’à la seconde entrevue qu’ils s’aperçoivent de la traîtrise de la magicienne. L’anneau remis à Lancelot n’a pas tout à fait le même décor que celui donné à Morgane. Après avoir introduit Lancelot dans la chambre de Guenièvre, le roi Baudemagu s’éloigne discrètement. Seuls sont en scène les deux amants assis face à face et en train de considérer leurs anneaux respectifs, chacun tenant le sien entre le pouce et l’index pour qu’il puisse être plus commodément observé. En plaçant mains et anneaux presque au centre exact de la composition, légèrement à gauche de l’intersection des diagonales, l’artiste attire l’attention sur la constatation d’identité dont dépend la réconciliation, elle-même prélude d’une nuit d’amour que le grand lit, seul mobilier de la pièce, évoque discrètement mais sans ambiguïté. L’unité chromatique démarque les deux personnages et crée un lien visuel entre eux, même s’ils sont encore un peu éloignés l’un de l’autre. La tunique d’armes de Lancelot n’est pas rouge comme à l’accoutumée mais du même bleu profond que la robe de la reine

© Bibliothèque nationale de France

  • Date
    Vers 1475
  • Lieu
    Centre de la France (Ahun)
  • Auteur(es)
    Atelier d’Evrard d’Espinques
  • Description technique
    Manuscrit en quatre volumes réalisés pour Jacques d’Armagnac, duc de Nemours
  • Provenance

    BnF, Manuscrits, Français 115 fol. 370v

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm118200341k