Le mouvement
  



La bande dessinée est un art narratif fondé sur une succession d’images. Comme le réalisateur de cinéma, le dessinateur va, une fois son scénario découpé en vignettes, choisir des plans et angles de vue pour que l’image, bien que fixe, anime le récit. Loin d’être statique, celle-ci donne toute sa vigueur à l’action. Au sein d’une case, l’image est dynamique grâce à plusieurs procédés :
– elle utilise des éléments naturellement mouvants comme la fumée, la pluie, etc. ;
– elle représente des déplacements rapides par des traits cinétiques ;
– pour insister sur la répétition et la vitesse, elle opère une décomposition stroboscopique du mouvement (représentation des différentes phases de l’action dans une même vignette) ;
– d’une case à l’autre, le créateur tire les ficelles du récit : des objets disparaissent, se disloquent, la position et l’expression des personnages varient.
  

À travers la planche, l’enchaînement des vignettes insuffle à l’histoire tout son dynamisme. Le créateur accélère le rythme en augmentant le nombre des cases dans une planche, mais aussi en variant leur format. Une vue panoramique permet au dessinateur de faire une pause. Comme au cinéma, le choix de certains plans et angles de vue offre de nombreuses perspectives au récit : plongée, contre-plongée, zoom avant/arrière, travelling, champ-contrechamp.