A

                                                                                      

Andersson Oskar
(Suède)

 

Né à Stockholm le 11 janvier 1877, mort le 26 novembre 1906.
Dès la fin du XIXe siècle, Andersson collabore à l’hebdomadaire satirique suédois Söndags-Nisse. C’est dans ce journal qu’il donnera ses principales séries de bande dessinée, notamment le virulent Mannen som gör vad somfaller honom in (L’homme qui fait tout ce qui lui passe par la tête, 1902-1906). Les protagonistes de sa dernière création, Unrhunden, sont un homme préhistorique et son chien déplacés dans les temps modernes. Humoriste désespéré, Andersson se suicide à l’âge de vingt-neuf ans.
 


B

                                                                                            

Battaglia Dino
(Italie)

Né à Venise le 1er août 1923, mort à Milan le 4 octobre 1983.
Dino Battaglia débute en 1945 avec la série Junglemen, reprise trois ans plus tard par Hugo Pratt. Il travaille à l’adaptation de romans historiques comme Thyl l’espiègle ou Ivanhoé et à des biographies religieuses, dont un Saint François d’Assise et un Saint Antoine de Padoue. À partir de 1962, il dessine pour Il Corriere dei Piccoli, notamment des histoires de science-fiction. En 1968, dans Linus, il entreprend d’adapter de nombreux auteurs fantastiques, dont Poe, Lovecraft, Melville, Maupassant et Hoffmann. Il est également l’auteur d’une adaptation de Gargantua.
 

Baudoin Edmond
(France)

Né à Nice (Alpes-Maritimes) le 23 avril 1942.
D’abord chef comptable, Baudoin publie ses premières bandes dessinées dans Le Canard sauvage en 1974, puis dans Circus, Pilote et L’Écho des savanes. Depuis 1981, il signe des albums chez Futuropolis, puis à Z’éditions en 1992 et plus récemment à L’Association et au Seuil. Dans les années quatre-vingt, il a collaboré avec les scénaristes Frank et Lob. En 1994, La Vie a publié en épisodes Le Défi, une biographie de l’abbé Pierre. Baudoin a illustré plusieurs ouvrages littéraires, dont Théorème de Pasolini, le Journal d’un voleur de Jean Genêt et Les Chants de Maldoror de Lautréamont. Il est également peintre.
 

Baxendale Leo
(Royaume-Uni)

Né à Whittle-le-Woods le 27 octobre 1930.
Après avoir été peintre d’enseignes et illustrateur, Baxendale entre à l’hebdomadaire pour enfants The Beano en 1953. Il en deviendra l’un des piliers grâce à des séries mémorables comme Little Plum (1953), Minnie the Minx, The Three Bears (1959) et surtout When the Bell Rings (1954), qui deviendra The Bash Street Kids en décembre 1956. Baxendale participe aussi au lancement de Beezer en 1956 et de Wham en 1964. Il crée de nouvelles séries pour IPC dans les années soixante-dix, fonde la maison Reaper Books en 1987 et collabore au Guardian en 1990 avec I love you, Baby Basil. Il est l’auteur d’un livre de souvenirs.
 

Bellamy Frank
(Royaume-Uni)

Né à Kettering le 21 mai 1917, mort à Geddington le 5 juillet 1976.
Autodidacte, Bellamy travaille d’abord pour une agence locale comme illustrateur et réalise également des peintures pour une salle de cinéma. Il s’installe à Londres en 1948 et multiplie alors les collaborations dans la presse : il livre plusieurs bandes dessinées à l’hebdomadaire enfantin Swift et rejoint Eagle en 1957. Après une biographie de Churchill et un Marco Polo, il reprend en 1960 la célèbre série de science-fiction Dan Dare, créée par Frank Hampson. Heros the Spartan occupe les doubles pages centrales du journal de 1962 à 1966. La dernière œuvre importante de Bellamy sera la bande quotidienne Garth, de 1971 à 1976, dans le Daily Mirror.
 

Blasco Jesús
(Espagne)

Né à Barcelone le 3 novembre 1919, mort le 21 octobre 1995.
Jesús Blasco publie ses premiers dessins dans le Mickey espagnol au milieu des années trente, puis dans Pocholo et Boliche, dans lequel il crée Cuto, son personnage le plus populaire. En 1940, il collabore au magazine Chico. De 1941 à 1950, Blasco dessine Anita Diminuta dans Miss Chicas. Sa carrière s’internationalise alors : au début des années soixante, il crée Steel Claw pour un éditeur anglais ; puis, en 1968, il publie la série Paul Foran et le western Los Guerilleros dans Spirou ; il travaille ensuite en Italie, où il reprend, à partir de 1987, la série Tex Willer. Secondé par ses frères Alejandro et Adriano, Blasco a également publié une Bible chez Dargaud.
 

van den Born Bob
(Pays-Bas)

Né à Amsterdam le 30 octobre 1927.
Van den Born a suivi les cours de l’école de dessin d’Amsterdam, la Opleiding Tekenleraren. Il est l’auteur d’une seule bande dessinée, d’ailleurs sans paroles : Professor Pi, publiée dans le quotidien Het Parool de 1955 à 1964. Généralement composée d’un seul dessin, chaque bande s’apparente à un cartoon. Cette création unique, révélée en France dans Charlie mensuel, vaut à van den Born une notoriété considérable et pleinement justifiée.
 

Bottaro Luciano
(Italie)

Né à Rapallo le 16 novembre 1931.
Dès 1949, Luciano Bottaro, ancien étudiant en comptabilité, publie des illustrations dans le journal Lo Scolaro. Pour le mensuel Gaie Fantaisie, il crée en 1951 le personnage héros de Pepito, qui devient la série principale d’une revue éponyme, publiée simultanément en Italie et en France (1955). À la même époque, il travaille sur les personnages de Walt Disney pour Topolino et imagine des séries fameuses comme Whisky e Gogo pour les éditions Alpe ou Pon Pon et Gio Polpetta, qui paraissent dans Lo Scolaro. Après l’échec du journal Pepito en Italie et une tentative infructueuse avec la revue Whisky e Gogo en 1963, Bottaro et son studio Bierreci lancent en 1968 Re di Picche, qui s’interrompt après quelques numéros mais dont les séries sont reprises dans Il Corriere dei piccoli. Depuis 1968, Bottaro publie dans Il Giornalo, où il a donné une adaptation de Pinocchio en 1981.
  

Bretécher Claire
(France)

Née à Nantes (Loire-Atlantique) le 17 avril 1940.
Formée aux Beaux-Arts à Paris, Bretécher travaille pour Record à partir de 1965 et collabore à L’Os à moelle de Pierre Dac. Dans Spirou, elle publie Les Gnangnans en 1968 et, la même année, Les Naufragés, sur un scénario de Raoul Cauvin. Pilote accueille les aventures de Cellulite, puis les Salades de saison. En 1972, elle fonde L’Écho des savanes avec Gotlib et Mandryka. Depuis 1973, elle donne toute sa production au Nouvel Observateur : après la série des Frustrés, publiée en cinq volumes à partir de 1975, elle entame en 1988 la série Agrippine. Depuis 1975, ses ouvrages sont publiés en autoédition. Claire Bretécher dessine aussi des portraits, qu’elle expose et dont une sélection a été publiée.
 

Busch Wilhelm
(Allemagne)

Né à Wiedenshal le 15 avril 1832, mort à Mechtshausen le 9 janvier 1908.
Un peu avant 1848, Wilhelm Busch, qui se destine à une carrière de peintre, rejoint le Kunstverein de Munich. Là, il travaille surtout la caricature et publie ses premiers dessins et histoires en images dans l’hebdomadaire Fliegende Blätter, en 1859. Peu après paraissent les " farces en images " (Bilderpossen) qui annoncent Max und Moritz, une série humoristique que Busch crée en 1865. Il collabore à plusieurs journaux allemands jusqu’au début du XXe siècle et conçoit de nombreux ouvrages dans la veine de Max und Moritz, dont Die Fromme Helene (1872) ou Die Knoppe Trilogie (1875-1877).
 

Buzzelli Guido
(Italie)

Né à Rome le 27 juillet 1927, mort à Rome le 25 janvier 1992.
Fils de peintre, Guido Buzzelli débute à dix-huit ans comme caricaturiste dans le journal Argentovivo puis, durant dix ans, il se spécialise dans l’illustration de couvertures de fascicules de BD. Après une bande dessinée pour le Daily Mirror Syndicate en 1954, il se tourne vers la peinture et ne revient à la BD qu’à la fin des années soixante. Un premier ouvrage, la Révolte des ratés, publié dans L’Almanacco dei comics, est traduit dans Charlie mensuel en 1970. C’est encore aux éditions du Square que l’on découvre Labyrinthes et Zil Zelub (1972), des séries préalablement parues dans Linus et Alter Linus. Quant à H. P. (1974), conçu avec Alexis Kostandi, il est édité en album par les Humanoïdes associés qui proposent aussi Aunoa (1979) et Morgane (1980). Dans les années qui suivent, Buzzelli sacrifie au western en collaborant à L’Histoire du Far-West en BD des éditions Larousse (1981) et surtout en reprenant, en 1985, le héros du western italien, Tex Willer.
 


C

                                                                                      

Calvo
Edmond-François
(France)

Né à Elbeuf le 26 août 1892, mort le 11 octobre 1958.
Caricaturiste au Canard enchaîné en 1919, Calvo passe par différents métiers, dont celui d’aubergiste, et pratique la sculpture sur bois avant de revenir au dessin en 1938, pour le groupe de presse Offenstadt : il collabore à Fillette, L’Épatant et Junior. Son album le plus célèbre, La Bête est morte, sur un scénario de Victor Dancette, est publié en 1944. De 1942 à 1958, il crée quatorze séries différentes, dont Rosalie, Patamousse, Moustache et Trottinette (dans Femmes d’aujourd’hui) et Coquin le petit cocker. Dessinée sur un scénario de Marijac, Cricri (une souris) donne son nom à un journal. Calvo a également illustré des contes animaliers et des publicités.
 

Caprioli Franco
(Italie)

Né à Rieti le 5 avril 1912, mort à Rome le 8 février 1974.
Venu à la bande dessinée en 1937, Caprioli collabore en quelques années à tous les principaux illustrés transalpins : Argentovivo, Il Vittorioso, Topolino et Il Corriere dei Piccoli. Sa spécialité est le récit d’aventures, mais il ne crée guère de héros récurrents, sinon dans Gino e Piero et Pino il Mozzo. Au milieu des années soixante, une brève collaboration avec le scénariste Roger Lécureux donne vie à La Patrouille blanche. Caprioli travaille ensuite principalement pour Il Giornalino, où il transpose en bandes dessinées des romans comme L’Île mystérieuse, Moby Dick ou ces Enfants du capitaine Grant qu’il laisse inachevé.
 

Caran d'Ache
(Emmanuel Poiré, dit)
(France)

Né à Moscou le 6 novembre 1858, mort à Paris en février 1909.
Petit-fils d’un officier napoléonien installé en Russie, Emmanuel Poiré arrive en France en 1877 et s’engage dans le 113e de ligne. Sous le nom de Caran d’Ache, il publie en 1880 ses premiers dessins dans La Chronique parisienne. Rapidement, sa spécialité devient la caricature militaire. Il collabore au Chat Noir, au Figaro et au Rire. En 1898, il fonde Pssst… !, journal antidreyfusard. Son album Carnet de chèques s’attaque au scandale de Panama, puis, en 1902, il dessine un numéro complet de l’Assiette au beurre consacré à la Légion d’honneur. Caran d’Ache a également créé des spectacles d’ombres. Son roman graphique, Maestro, est resté inédit jusqu’en 1999.
  

Charlier Jean-Michel
(Belgique)

Scénariste. Né à Liège le 30 octobre 1924, mort à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) le 10 juillet 1989.
Jean-Michel Charlier, juriste de formation, entre comme dessinateur à Spirou en 1944. Nommé directeur artistique de l’agence World Press en 1946, il y rencontre Victor Hubinon. Ensemble, ils lancent Buck Danny, qui paraît dans Spirou. Dès lors il est le scénariste attitré de Gérald Forton (Kim Devil), Mitacq (La Patrouille des Castors), Attanasio ou encore Paape, qui illustre ses Histoires de l’oncle Paul. Pour Pilote, dont il est rédacteur en chef dès le n° 1 (1959), il conçoit les séries Barbe-Rouge (avec Hubinon), Michel Tanguy (Uderzo puis Jijé), Jacques Le Gall (Mitacq) et plus tard Blueberry (Giraud, 1963). De 1967 à 1985, il mène de front ses collaborations à Pilote, Tintin, Spirou, Record, Super-As, etc., l’adaptation de Tanguy et Laverdure pour la télévision et la réalisation de nombreux documentaires sur l’histoire contemporaine. On doit à cet auteur prolifique près de cinq cents récits pour la BD, la radio, la télévision, ainsi que des romans et des livres historiques.
  


Christin Pierre
(France)

Scénariste. Né à Saint-Mandé (Val-de-Marne) le 27 juillet 1938.
Étudiant à Sciences po, Christin rédige une thèse sur le fait divers, avant d’enseigner, aux États-Unis, à Salt Lake City. Il est, à ses débuts, proche de Socialisme ou Barbarie. Il signe son premier scénario de bande dessinée dans Pilote en 1966 sous le nom de Linus, avec, au dessin, son ami d’enfance Mézières ; ensemble, ils entament l’année suivante la première aventure de Valérian. Christin écrit pour de nombreux dessinateurs dont Auclair, Bilal, Boucq, Cabanes, Goetzinger (la série des Portraits souvenirs), Tardi, Vern. Il est également auteur de romans, scénariste de film (Bunker Palace Hôtel) et d’une pièce de théâtre. Grand amateur de jazz, il joue lui-même du piano. Outre son activité d’écriture, Christin est enseignant-chercheur à l’IUT des techniques de communication de Bordeaux.
  

Cosey
(Bertrand Cosandey, dit)
(Suisse)

Né à Lausanne le 14 juin 1950.
Cosey quitte le lycée dès 1965 pour entrer en apprentissage dans une agence de publicité. Il apprend ensuite les bases de la bande dessinée auprès de Derib. Au début des années 1970 paraissent ses premières bandes dessinées dans le quotidien belge Le Soir et, en 1975, c’est la création de Jonathan pour l’hebdomadaire Tintin. À la recherche de Peter Pan (1984) est un diptyque édité au Lombard qui inaugure une veine plus romanesque de Cosey ; le même éditeur publie Zélie Nord Sud dix ans plus tard, mais Cosey donne désormais l’essentiel de sa production à la collection " Aire Libre ", chez Dupuis, notamment Le Voyage en Italie (1988), Saigon-Hanoi (1992) et Joyeux Noël, May ! (1995).
  

Crepax Guido
(Italie)

Né à Milan le 15 juillet 1933.
Après une formation d’architecte, Guido Crepax devient illustrateur de pochettes de disques de jazz et de publicités. Il débute en bande dessinée en 1959 dans la revue Tempo Medico. En 1965, il participe à la nouvelle revue Linus, donnant naissance à la série Valentina, qui connaîtra neuf volumes. Spécialiste de l’illustration érotique, Crepax a mis en bande dessinée les auteurs classiques du genre, dont Sade, Sacher-Masoch, Casanova et Réage. Illustrateur fantastique, il a également livré un Docteur Jekyll et Mister Hyde en 1984 et un Dracula en 1988.
  

Christophe
(Georges Colomb, dit)
(France)

Né à Lure (Haute-Saône) le 25 mai 1856, mort à Nyons (Drôme) le 3 janvier 1945.
C’est sous le pseudonyme de Christophe que le sous-directeur du laboratoire de botanique de la Sorbonne, Georges Colomb, publie, à partir de 1887, des histoires dessinées dans les journaux pour enfants. Dans le Petit Français illustré paraissent, sous forme de feuilletons, La Famille Fenouillard (1889-1893), Les Facéties du Sapeur Camember (1890-1896), Les Malices de Plick et Plock, L’Idée fixe du Savant Cosinus (de 1893 à 1904) et Haut et Puissant Seigneur, Baron de Cramoisy, que Christophe laisse inachevé. Dès 1893, Armand Colin entreprend l’édition en albums des histoires de Christophe, qui sont toujours disponibles chez cet éditeur. Colomb est aussi l’auteur d’ouvrages de vulgarisation scientifique.
  


D

                                                                                            

Derib
(Claude de Ribeaupierre, dit)
(Suisse)

Né à La-Tour-de-Peilz le 8 août 1944.
Fils d’un peintre réputé, Derib commence par travailler au studio Peyo sur les Schtroumpfs. Il publie ses premiers récits seul dans la série des Belles Histoires de l’oncle Paul en 1965. Ses premières créations originales sont Arnaud de Casteloup et Attila dans Spirou. En 1972, il crée dans Tintin le personnage du trappeur Buddy Longway. Le petit indien Yakari, imaginé avec Job pour une revue suisse, voit paraître ses aventures en albums chez Casterman à partir de 1977. La grande saga indienne de Derib, publiée à partir de 1978, se compose de deux cycles coordonnés : Celui qui est né deux fois et Red Road. Derib a également publié des albums sur les thèmes du sida et de la prostitution.
  

Druillet Philippe
(France)

Né à Toulouse (Haute-Garonne) le 28 juin 1944.
Tout d’abord photographe, Philippe Druillet délaisse cette profession pour le dessin et publie chez Losfeld en 1966 Le Mystère des abîmes, premier volet des aventures de Lone Sloane. Parallèlement, il entame une carrière de comédien qu’il interrompt pour entrer à Pilote où il reprend Sloane en 1969. Salué comme l’auteur d’une bande dessinée de science-fiction singulièrement flamboyante, en 1975 Druillet participe à la création de Métal hurlant et des Humanoïdes associés, où paraissent ses nouveaux ouvrages, dont La Nuit. Durant les années 1980, il entreprend une libre adaptation de Salammbô, de Flaubert, et explore d’autres formes d’expression : l’opéra rock, la peinture, la sculpture et l’infographie. Il revient à la bande dessinée en 2000 avec la publication d’un nouveau Lone Sloane : Chaos.
  


E

                                                                                            

Emerson Hunt
(Royaume-Uni)

Né à Newcastle-upon-Tyne en 1952.
Encore étudiant à l’université de Birmingham, Hunt Emerson livre ses premières bandes dessinées au journal underground Street Press, en 1971. Dix ans plus tard, la maison d’édition de Gilbert Shelton, Rip-Off Press, publie sa première histoire, Thunderdogs, qui paraît l’année suivante chez Artefact, mais Emerson livrera l’essentiel de sa production ultérieure à Knockabout Comics. Deux chats s’y laissent remarquer : Calculus Cat a des démêlés avec la télévision et Firkin the Cat disserte sur la sexualité des humains. Emerson adapte le Dit du vieux marin de Coleridge, l’Amant de Lady Chatterley et les Mémoires de Casanova. Il anime dans Fortean Times deux séries de vulgarisation scientifique, Great Moments in Science et Phenomenomix, et donne des cartoons au Wall Street Journal.
  


F

                                                                                            

Forest Jean-Claude
(France)

Né à Perreux-sur-Marne (Val-de-Marne) le 11 septembre 1930, mort à Paris le 30 décembre 1998.
Jean-Claude Forest étudie encore à l’école des Métiers d’art lorsqu’il propose ses premières illustrations au Livre de poche. À partir de 1952 il contribue à Vaillant, Mireille, Lisette, Fiction et adapte Charlot en BD pour la Société parisienne d’édition. En 1962, il fonde le Club des bandes dessinées avec Alain Resnais et crée Barbarella dans V Magazine, dont Roger Vadim tire un film en 1968. Les années soixante-dix le voient réaliser des fictions pour l’ORTF, collaborer à Pilote, Fluide glacial, Métal hurlant, France-Soir — il y commence la série Hypocrite en 1971 —, écrire le scénario des Naufragés du temps pour Paul Gillon et d’Ici Même pour Jacques Tardi (1978). Jusqu’en 1983 Forest publie plusieurs histoires dans (À suivre), dont La Jonque fantôme vue de l’orchestre et Enfants, c’est l’hydragon qui passe. En 1985, il est chargé du secteur BD d’Okapi. En 1996, il abandonne la BD pour la littérature mais meurt en 1998 sans avoir achevé le roman auquel il travaillait.
  

Franc Régis
(France)

Né à Lézignan-Corbières (Aude) le 11 février 1948.
Après un bref passage dans la publicité, Régis Franc publie continûment dans Pilote, de 1976 à 1984, des récits autonomes à plusieurs niveaux de lecture qui mettent en scène des animaux anthropomorphes (Histoires immobiles et récits inachevés, Nouvelles Histoires…). Sur le même principe, il propose un feuilleton quotidien, Le Café de la plage, dans Le Matin de 1977 à 1980. En 1981, la nationalisation du groupe Dassault lui inspire la série parodique Tonton Marcel, qui paraît dans la revue (À suivre), laquelle, au décès de Dassault, laisse place à une nouvelle série, Tatie Danielle (1990). Auteur de nombreux reportages en dessin, il a aussi co-écrit le film Les Amants terribles, de Danielle Dubroux, réalisant lui-même Mauvaise fille en 1988. Régis Franc collabore au magazine Elle depuis 1994.
  

Franquin André
(Belgique)

Né à Etterbeek le 3 janvier 1924, mort à Saint-Laurent-du-Var le 5 janvier 1997.
Franquin débute en 1945 avec Morris, Paape et Peyo, au studio d’animation CBA. L’équipe rejoint les éditions Dupuis en 1946 et collabore avec Jijé. Franquin réalise alors ses premières planches de Spirou, série qu’il dessine de 1947 à 1969. Il crée également Modeste et Ponpon, puis Gaston en 1957 : il dessinera neuf cent cinquante gags pour ce héros. Franquin travaille fréquemment en collaboration avec Will, Delporte, Greg, Jidéhem, ainsi qu’avec Macherot et Jannin, pour qui il a écrit des scénarios. Il lance en 1977 un " supplément clandestin " à Spirou, Le Trombone illustré, où paraissent les premières Idées noires, puis collabore à Fluide glacial. À partir de 1989, il supervise la réalisation des aventures du Marsupilami et travaille à une série de courts-métrages d’animation, Les Tifous.
  

Fred
(Fred Othon Aristidès, dit)
(France)

Né à Paris le 5 mars 1931.
D’origine grecque, Fred Othon Aristidès, dit Fred, publie depuis l’âge de vingt ans ses dessins d’humour dans de nombreuses publications françaises et étrangères. Sa première bande dessinée paraît en 1954 dans Zéro. Fred est le directeur artistique d’Hara-kiri dès le premier numéro, en 1960 ; il y crée notamment Les Petits Métiers, Le Manu-manu et Le Petit Cirque. En 1965, il rejoint Pilote, où il donne naissance à Philémon, une série qui compte quinze albums à ce jour. Auteur de chansons, scénariste pour Hubuc, Delinx, Mézières, Alexis (Timoléon), etc., Fred a adapté en BD le Journal de Jules Renard pour Flammarion et signé plusieurs autres " romans graphiques " chez Dargaud, dont L’Histoire du conteur électrique (1995).
  


G

                                                                                            

Giffey René
(France)

Né à Montmartre (Paris) le 8 mars 1884, mort à Arcachon le 1er septembre 1965.
Brillant élève de l’École nationale des arts décoratifs et de l’École nationale des beaux-arts, Giffey publie ses premières illustrations dans Saint Nicolas et L’Écolier illustré dès 1904. Il ne compte bientôt plus les collaborations comme illustrateur de manuels scolaires, de romans, de magazines de mode ou de revues galantes (Fantasio), auxquelles s’ajoutent, à partir de 1921, ses bandes dessinées, pour la plupart aux éditions Offenstadt : L’Épatant, Fillette — où il reprend L’Espiègle Lili — L’Intrépide, etc. Présent dans Tarzan (Éditions Mondiales) dès 1946, il inaugure avec Les Misérables une longue série de brillantes transpositions des classiques de la littérature française en BD. Suivront notamment Le Capitaine Fracasse, de Gautier, Colomba, de Mérimée, ou Cinq-Mars, de Vigny (dans Fillette en 1954-1955), réédité en 1997 par le musée de la Bande dessinée.
  

Gillon Paul
(France)

Né à Paris le 11 mai 1926.
Gillon débute comme illustrateur et caricaturiste de music-hall, avant de se lancer après-guerre dans la bande dessinée : il reprend en 1947 la série Lynx Blanc dans Vaillant, puis dessine Fils de Chine, sur des scénarios de Lécureux, et collabore à plusieurs autres journaux, dont Mickey à partir de 1959. De 1958 à 1973, il dessine quotidiennement un strip de 13, rue de l’Espoir dans France-Soir (série éditée ultérieurement en deux volumes par Les Humanoïdes associés). En 1964, sur un scénario de Forest, il crée Les Naufragés du temps, qu’il poursuivra seul après 1977. En 1968, Jérémie paraît dans Vaillant ; La Survivante et Jehanne sortiront dans L’Écho des savanes au cours des années quatre-vingt et quatre-vingt-dix. On doit également à Gillon une Histoire du socialisme en France, publiée en 1977, et une adaptation du Moby Dick de Melville.
  

Giraud Jean
(France)

Né à Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne) le 8 mai 1938.
Giraud suit les cours de l’école ABC et de l’école des Arts appliqués. Il collabore dès 1956 à plusieurs revues enfantines et effectue un premier voyage au Mexique. Jijé l’initie ensuite aux ficelles du métier et Jean-Michel Charlier le choisit pour dessiner Lieutenant Blueberry dans Pilote en 1963. Dix ans plus tard, un bref récit intitulé La Déviation inaugure la carrière qu’il mènera désormais parallèlement sous le nom de Moebius. Avec Charlier, Giraud crée en 1976 un second western, Jim Cutlass. Lorsque son scénariste meurt en 1989, Giraud inaugure un nouveau cycle intitulé Mister Blueberry, écrit la trilogie Marshal Blueberry pour Vance puis Michel rouge, et poursuit Jim Cutlass avec Christian Rossi.
  

Goscinny René
(France)

Scénariste. Né à Paris le 14 août 1926, mort à Paris le 5 novembre 1977.
Goscinny est âgé de deux ans lorsqu’il suit ses parents en Argentine : il est élevé à Buenos Aires, où il fait ses débuts comme dessinateur dans une agence de publicité. Il s’installe à New York au lendemain de la guerre et y travaille chez un éditeur de livres pour enfants tout en fréquentant l’équipe du futur Mad Magazine. Il gagne la Belgique en 1950 et travaille aux côtés de Charlier et d’Uderzo pour l’agence World Press. Uderzo et Goscinny rodent leur collaboration avec des séries comme Luc Junior, Jehan Pistolet et Oumpah-Pah (dans Tintin en 1958). Dès 1955, il écrit Lucky Luke pour Morris. Puis viendront Astérix, dans Pilote en 1959, et Iznogoud pour Tabary, dans Record en 1962. Dirigeant la rédaction de Pilote, Goscinny y multiplie les scénarios, signant notamment Les Dingodossiers avec Gotlib. Goscinny, qui a également tâté de la radio et du cinéma, a aussi écrit la série des Petit Nicolas illustrés par Sempé.
  


Gotlib
(Marcel Gotlieb, dit)
(France)

Né à Paris le 14 juillet 1934.
Né au sein d’une famille de Juifs hongrois, Marcel Gotlieb vit caché dans une ferme durant la guerre, alors que son père est déporté. Entré aux Arts appliqués, il suit les cours de Pichard, puis commence comme lettreur dans Mickey, avant de devenir dessinateur en 1959. Il entre à Vaillant avec la série Nanar et Jujube en 1962. En 1967, Vaillant devient Pif et sa série prend le nom de Gai-Luron. Entre-temps, il entame avec Goscinny les Dingodossiers, dans Pilote, en 1965, puis signe seul la Rubrique-à-Brac en 1968. Il crée successivement L’Écho des savanes, avec Mandryka et Bretécher en 1972, puis Fluide glacial en 1975, journal qu’il dirige toujours. Gotlib est également l’auteur d’un roman, Comment je me suis rencontré, et de chroniques.
  


Greg
(Michel Régnier, dit)
(Belgique)

Scénariste. Né à Ixelles le 5 mai 1931, mort à Paris le 30 octobre 1999.
Tout en se destinant au journalisme, Greg apprend la bande dessinée aux côtés d’André Franquin. Il entre au journal Tintin en 1958 et en devient le rédacteur en chef de 1964 à 1973. Il y est le scénariste prolixe de Tibet (Chick Bill), Franquin (Modeste et Pompon), Cuvelier et plus tard Dany (Olivier Rameau), Hermann (Bernard Prince et Comanche) et Vance (Bruno Brazil, dont il signe le scénario du nom de Louis Albert). Il dessine lui-même une reprise de Zig et Puce d’après Saint-Ogan (1963), Les As dans Vaillant (1964) et, à partir de 1963, Achille Talon dans Pilote. En 1978, il s’installe aux États-Unis, où il participe aux scénarios de séries télévisées sans renoncer à la BD puisqu’il écrit des histoires du Marsupilami pour Batem et Franquin (1987 et 1988). Revenu en France, il donne de nouveaux épisodes d’Achille Talon, crée Colby avec Blanc-Dumont et collabore à la Lettre de Dargaud.
  


H

                                                                                            

Hansen Vilhelm
(Danemark)

Né Amager en 1900, mort à Copenhague en décembre 1992.
Formé à la lithographie, Vilhelm Hansen a déjà un long passé d’illustrateur quand il vient à la bande dessinée avec Firlingerne (Les Quadruplés) dans le magazine The Home. Le 17 novembre 1951 débute Rasmus Klump : grâce à cette série animalière pour les enfants, écrite par sa femme Carla (née en 1906), Hansen s’impose comme un auteur de premier plan au Danemark. Vers 1958, diffusé par l’agence PIB, Rasmus Klump est traduit dans de nombreux pays d’Europe. L’éditeur danois Per Carlsen, quant à lui, avait déjà ouvert en 1953 une filiale allemande pour publier les albums réclamés par les lecteurs du Hamburger Abendblatt, où la série était traduite. Rebaptisé Petzi pour les francophones, le petit ours Rasmus et ses compagnons, Riki le pélican ou Amiral le phoque, invitent durant plus d’un quart de siècle des générations de jeunes Européens à embarquer à leurs côtés.
  

Hergé
(Georges Remi, dit)
(Belgique)

Né à Etterbeek le 22 mai 1907, mort à Bruxelles le 3 mars 1983.
Les premiers dessins de Georges Remi paraissent en 1924 dans le Boy-scout belge sous la signature d’Hergé. Cette année-là, il entre au XXe siècle, journal dirigé par l’abbé Wallez ; celui-ci lui confie, en 1928, Le Petit Vingtième, supplément pour la jeunesse où paraîtra, l’année suivante, Tintin chez les Soviets. Devant le succès, Hergé enchaîne les histoires du jeune reporter, qui compteront vingt-trois titres — " Tintin et l’Alph’Art " restant inachevé — publiés en albums chez Casterman à partir de 1934. Alors que ses premières aventures sont redessinées et mises en couleurs, Tintin est la vedette, à partir de 1946, d’un hebdomadaire éponyme. Hergé a aussi créé Quick et Flupke en 1931 ainsi que Jo, Zette et Jocko, pour Cœurs Vaillants, en 1936.
  

Hermann
(Hermann Huppen, dit)
(Belgique)

Né à Bévercé le 17 juillet 1938.
Ancien élève de l’académie de dessin de Saint-Gilles (Bruxelles), Hermann publie sa première bande dessinée dans la revue scoute Plein-Feu, où il est repéré par Greg. Avec ce dernier il crée pour Tintin les séries Bernard Prince en 1966 et Comanche en 1969 ; il y conçoit Jugurtha, avec Vernal, en 1967. À la fin des années soixante-dix, il se tourne vers un public plus adulte grâce à la série Jeremiah, éditée en Allemagne par Koralle et reprise dans Métal hurlant puis Super-As. À la même époque, Glénat entreprend la publication de ses chroniques médiévales Les Tours de Bois-Maury. En 1991 enfin, alors qu’il poursuit Jeremiah, Hermann fait son entrée dans la collection " Aire Libre " de Dupuis avec Missié Vandissandi, que suivent Sarajevo Tango en 1997 et On a tué Wild Bill en 1999.
  

Holdaway James
(Royaume-Uni)

Né à Londres en 1927, mort à Kenley en février 1970.
Holdaway commence par travailler dans la publicité, la gravure et l’illustration. Ses premières bandes dessinées paraissent en 1952 dans Gallant Detective. Pour l’hebdomadaire Comic Cuts il dessine d’abord un western intitulé Cal McCord, puis la série Cliff McCoy. C’est en 1954 que le Daily Mirror lui confie la reprise de la série quotidienne Romeo Brown, créée par Alfred Mazure, grâce à laquelle " Jim " Holdaway se fait un nom. Les aventures ironico-coquines de ce détective sont scénarisées par Peter O’Donnell ; sur la requête de ce dernier, il est choisi pour dessiner un nouveau strip, Modesty Blaise, qui débute en 1963 dans The Evening Standard : ce James Bond féminin connaît la gloire et inspire même un film à Joseph Losey. Holdaway décède des suites d’un accident de voiture en 1970.
  


J

                                                                                            

Jacobs Edgar P.
(Belgique)

Né à Bruxelles le 30 mars 1904, mort à Lasne le 20 février 1987.
Jacobs est d’abord baryton à l’opéra de Lille en 1929. Obligé d’abandonner la scène en 1940, il débute en bande dessinée la même année dans Bravo, où il termine un épisode de Flash Gordon, les originaux de la série américaine n’arrivant plus. Il crée ensuite Le Rayon U. Rencontrant Hergé en 1943, il devient son assistant pour la refonte des albums de Tintin en quadrichromie. Il réalise les décors et la mise en couleur. Leur collaboration cesse en 1947, Jacobs se consacrant à sa série Blake et Mortimer dans le journal Tintin. Il en assurera dix albums, laissant inachevée la deuxième partie des Trois Formules du professeur Sato, que terminera Bob De Moor. Jacobs a publié ses mémoires en 1983.
  

Jacovitti Benito
(Italie)

Né à Termoli le 9 mars 1923, mort à Rome le 3 décembre 1997.
En 1939, ses camarades du lycée artistique de Florence découvrent les premiers dessins satiriques que Jacovitti publie dans les journaux pour enfants Il Brivido et Il Vittorioso. De 1956 à 1967, il collabore au supplément pour la jeunesse du Giorno ainsi qu’au Corriere dei Piccoli, puis dès le début des années soixante-dix à l’Europeo et à Linus. Pour tous ces journaux, il invente un nombre incalculable de personnages et de séries mémorables comme Les 3 P, Zorry Kid ou Cocco Bill. Il est encore l’auteur d’un dictionnaire pseudo-érotique, Il Kamasutra, paru durant les années soixante-dix, quelque dix ans après les illustrations du Pinocchio de Collodi pour une édition restée fameuse.
  

Jansson Tove
(Finlande)

Née à Helsinki le 9 août 1914.
Tove Jansson fait des études artistiques à Helsinki, Stockholm et Paris. En 1945 paraît un ouvrage écrit six ans plus tôt, Kometjakten, dans lequel apparaissent pour la première fois les Moomins. Ces trolls dont l’apparence est proche de celle des hippopotames reviennent dans d’autres ouvrages et l’auteur les adapte en bande dessinée en 1953 pour l’agence londonienne Associated Newspapers. Lars Jansson, le frère cadet de Tove, l’assiste pour l’écriture à partir de 1958 et reprend le dessin trois ans plus tard. Les Moomins, diffusés internationalement, inspirent de nombreux produits dérivés, des films d’animation et un parc d’attraction. Romancière, Tove Jansson est aussi illustratrice de livres pour enfants.
  

Jijé
(Joseph Gillain, dit)
(Belgique)

Né à Gedinne le 13 janvier 1914, mort à Versailles le 20 juin 1980.
Après une formation aux métiers d’art à l’abbaye de Maredsous, Joseph Gillain débute dans Le Croisé avec le personnage de Jojo. Il rejoint l’hebdomadaire Spirou en 1939 et reprend le personnage éponyme en 1940, pour remplacer Rob-Vel, mobilisé. Auteur prolifique, il crée de nombreuses séries, dont Jean Valhardi, Blondin et Cirage et Jerry Spring, tout en reprenant Tanguy et Laverdure, créé par Uderzo. On lui doit également des biographies de Baden Powell, Don Bosco et Charles de Foucauld ainsi qu’un Emmanuel consacré à la vie du Christ. Aussi à l’aise dans l’humour que dans le réalisme, Jijé a formé à la bande dessinée nombre de jeunes auteurs parmi lesquels Morris, Franquin, Will, Paape, Giraud et Mézières.
  

Jordan Sydney
(Royaume-Uni)

Né à Dundee le 28 mai 1928.
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, Sydney Jordan, jeune ingénieur en aéronautique, devient l’assistant du dessinateur Len Fullerton et travaille comme illustrateur pour l’agence Amalgamated Press, qu’il quitte en 1952 pour la Man’s World. Il y donne naissance à la série Dick Hercules et commence à collaborer au Daily Express, où il crée et anime, avec le scénariste Eric Souster bientôt remplacé par Willie Patterson, les aventures d’un pilote de la RAF, Jeff Hawke. Cette série de science-fiction très populaire est publiée jusqu’en 1974 dans The Daily Express et se poursuit dans Alter Linus en Italie. Jeff Hawke est repris dans Charlie mensuel à partir de 1971 et Glénat en publie plusieurs recueils à la fin des années soixante-dix.
  


K

                                                                                            

König Ralf
(Allemagne)

Né à Soest en 1960.
König fréquente l’académie des Beaux-Arts de Düsseldorf lorsqu’il publie ses premiers Schwulcomix (BD gays). Lorsqu’il s’installe à Cologne à l’âge de trente ans, il est déjà une star de la nouvelle BD allemande. Traduits en France par les éditions Glénat, ses albums ont inspiré deux longs métrages : The Most Desired Man, en 1944, puis The Killer Condom, qu’il désavouera. Son dernier ouvrage paru — après Lysistrata, Iago, Les Nouveaux Mecs, etc. — s’intitule Superparadise.
  

Kresse Hans
(Pays-Bas)

Né à Amsterdam le 3 décembre 1921, mort à Amsterdam le 12 décembre 1992.
Très inspiré par Harold Foster, Hans Georg Kresse n’est âgé que de dix-sept ans quand il publie Tarzan des singes dans le journal scout De Verkenner. En 1944, il entre comme collaborateur aux studios Marten Toonder. Il y crée Éric, l’homme du Nord, qui paraît en Belgique à partir de 1946 dans le quotidien Het Laaste Nieuws, puis de 1966 à 1969 en Hollande dans le mensuel Pep. C’est encore pour ce magazine que Kresse signe des histoires de western (Matho Tonga en 1970), un genre dont il devient le spécialiste grâce à une série intitulée Les Peaux-Rouges. Les éditions Casterman ont publié neuf albums de cette épopée de la nation indienne (1974-1982).
  


L

                                                                                            

Loustal
(Jacques de Loustal, dit)
(France)

Né à Neuilly (Hauts-de-Seine) le 10 avril 1956.
Architecte de formation, Loustal publie ses premières illustrations en 1977 dans le fanzine Cyclone et dans Rock & Folk. Il entre à Métal hurlant en 1979, puis travaille pour (À suivre) en 1984 et pour L’Écho des savanes l’année suivante. Passionné de musique, il dessine sur des scénarios de Paringaux, rédacteur en chef de Rock & Folk : de leur collaboration sont nés notamment Barney et la note bleue et Kid Congo. Loustal travaille également avec des écrivains (Tito Topin, Jerome Charyn) et illustre des auteurs comme Mac Orlan, Simenon, Bram Stoker ou Boris Vian, ainsi que des recueils de poèmes et de chansons. Il a publié des Carnets de voyage et il pratique la peinture.
  


M

                                                                                            

Macherot Raymond
(Belgique)

Né à Verviers le 30 mars 1924.
Engagé dans la Royal Navy en 1945 sur un dragueur de mines, Macherot devient peintre naïf et journaliste. Il débute en bande dessinée dans Pan en 1948, puis dans Tintin en 1953, y créant la série animalière Chlorophylle, mais aussi les enquêtes du colonel Clifton. Ensuite, il passe chez Spirou, où il anime la série Sibylline et dessine en 1964 un unique épisode de Chaminou. Scénariste, il travaille avec Delporte, Franquin et Will pour les premiers épisodes d’Isabelle, tandis que, comme dessinateur, il illustre Pantoufle sur un scénario de Goscinny, puis Mirliton avec Cauvin.
  

Masse Francis
(France)

Né à Gap (Hautes-Alpes) le 29 août 1948.
Ancien étudiant des Beaux-Arts de Grenoble, Francis Masse enseigne le graphisme avant de réaliser quelques films d’animation à partir de 1970. À cette époque il publie ses premières bandes dessinées dans Actuel et le Canard sauvage et fournit régulièrement, jusqu’en 1977, de nombreuses histoires à Charlie mensuel, L’Écho des savanes, Fluide glacial, etc. Elles seront recueillies dans L’Encyclopédie de Masse, qui paraît aux Humanoïdes associés en 1982 et 1983 en deux volumes. En 1981, après avoir délaissé la BD durant quelques années, Masse livre un long récit dans Métal hurlant, On m’appelle l’Avalanche, puis entame une collaboration avec (À suivre). Pour ce mensuel il crée, en 1984, Les Deux du balcon et, en 1985, La Mare aux pirates. Masse délaisse ensuite la bande dessinée pour la sculpture.
  

Mattotti Lorenzo
(Italie)

Né à Brescia le 24 janvier 1954.
Architecte de formation, Lorenzo Mattotti participe en 1980 à la création de Valvoline, un collectif qui regroupe des peintres et des auteurs de BD. Collaborateur de Linus et Alter à partir de 1981, il y publie Alice Brum Brum, Tram Tram Rock et Incidenti. Avec Il Signor Spartaco, qui paraît en 1982, il délaisse le réalisme social au profit d’un symbolisme coloré, culminant dans Feux (1986) et Murmure (1989), qu’il élabore avec le scénariste Jerry Kramsky. Il travaille parallèlement pour la télévision, la presse (il illustre chaque semaine le supplément " poches " du Monde des livres) et la publicité. Ses ouvrages récents, L’Homme à la fenêtre (1992) et Stigmates (1997), témoignent d’une évolution vers l’épure et l’intime.
  

Max
(Franceso Capdevila, dit)
(Espagne)

Né à Barcelone en 1956.
Max fait ses premières armes dans la bande dessinée au sein du groupe d’avant-garde " El Rollo enmascarado " au début des années soixante-dix. En 1979, il est un des membres fondateurs du mensuel Víbora et des éditions La Cúpula, à l’origine du renouveau de la BD espagnole. En l’espace de quinze ans La Cúpula édite quatorze albums de Max, dont Peter Pank, libre transposition du conte de James Barrie qui vaut plusieurs prix à son auteur. Depuis 1995, il dirige sa propre revue, Nosotros somos los muertos, dans laquelle a paru Le Rêve prolongé de Monsieur T. (1998). Illustrateur de presse, pour le New Yorker notamment, Max a aussi créé la mascotte de l’équipe de football de Barcelone (1998). En France, il fut un temps rebaptisé Alphamax pour éviter la confusion avec son homonyme français.
  

McKean Dave
(Royaume-Uni)

Né en 1963.
Dave McKean est encore étudiant en arts lorsqu’il est contacté par l’éditeur Titan Book, qui prépare une revue de BD. Ce projet sans lendemain lui permet de rencontrer le scénariste Neil Gaiman : ensemble ils publient Violent Cases dans Escape (1987), Signal to Noise dans The Face (1989) et participent au renouvellement de la BD de super-héros avec Black Orchid, qui paraît chez DC Comics à partir de 1988. McKean y propose encore Arkham Asylum, une histoire de Batman écrite par Grant Morrison (1989). À partir de 1990, Tundra entame l’édition de Cages, ample bande dessinée que McKean assume seul et qu’il termine en 1996 chez Kitchen Sink Press. Musicien de jazz, plasticien et vidéaste — il participe à de nombreuses expositions d’art contemporain —, McKean a aussi publié Mr Punch (1994), un ouvrage composé à partir de photos de marionnettes.
  

Moebius
(Jean Giraud, dit)
(France)

Né à Fontenay-sous-Bois (Val-de Marne) le 8 mai 1938.
Déjà connu sous son nom comme dessinateur de western, Jean Giraud signe ses premières planches de son pseudonyme Moebius en 1963 dans Hara-kiri. En 1974, il entame sous ce nom un long récit, Le Bandard fou. L’année suivante, il participe à la création de Métal hurlant, où il publiera notamment Arzach et Le Garage hermétique de Jerry Cornelius. Sa première collaboration avec Jodorowsky est un storyboard pour le film Dune, projet abandonné en 1975 ; il créera avec lui le cycle de L’Incal, puis celui du Cœur couronné. En 1984, il fonde sa propre maison d’édition, Aedena. Casterman publiera d’ailleurs plus tard une série intitulée Le Monde d’Edena. Installé aux États-Unis durant quelques années, il dessine un épisode du Silver Surfer. Moebius apparaît au générique des films Les Maîtres du Temps, Tron, Alien et Le Cinquième Élément. Il a également collaboré au cédérom Pilgrim, sur un scénario de Paulo Coelho.
  

Moore Alan
(Royaume-Uni)

Scénariste. Né à Northampton en 1953.
Exclu de l’école à dix-sept ans, Alan Moore occupe divers emplois avant de débuter dans la bande dessinée à la fin des années soixante-dix. Tout d’abord dessinateur dans des journaux musicaux, c’est comme scénariste qu’il collabore à 2000 AD et Warrior, où il crée notamment V for Vendetta, dessiné par David Lloyd (1982 - 1984). L’incomparable originalité de son écriture lui vaut d’être chargé par l’éditeur américain DC de donner un second souffle à la série Swamp Thing. Fort de ce qui se révèle une réussite, Moore confie à Dave Gibbons le soin de dessiner Watchmen, mini-série qui paraît chez DC en 1986 -1987. Depuis, Moore a multiplié les scénarios pour Bolland (Batman, The Killing Joke), Sienkiewicz (Big Numbers), Campbell (From Hell), O’Neill (The League of extraordinary Gentlemen), etc., mais a aussi collaboré à l’écriture de films, dont Fashion beat de Malcom McLaren.
 


P

                                                                                            

Pazienza Andrea
(Italie)

Né à San Benedetto del Tronto en 1956, mort à Montepulciano en juin 1988.
Étudiant en philosophie à Bologne, Andrea Pazienza participe activement au mouvement étudiant de contestation de 1977. De cette expérience, il tire sa première bande dessinée, publiée dans Alter Alter, Les Aventures extra-ordinaires de Pentothal. Peu après, en compagnie de Tamburini et de Mattioli, il fonde le groupe d’avant-garde Cannibale, qui lance la revue Frigidaire à la fin des années soixante-dix. Durant la décennie suivante, il partage son activité entre la peinture, l’illustration — il dessine l’affiche de La Cité des femmes de Fellini — et la BD. De 1983 à 1985, il publie dans Frigidaire, Zut et Corto Maltese. Son album Pompeo paraît chez del Grifo. La mort de Pazienza en 1988 ne permet pas à Comic Art d’achever la publication de son dernier récit, Astarte. À Bologne, un centre de ressources consacré à la BD porte son nom.
  

Pellejero Ruben
(Espagne)

Né à Badalona le 20 décembre 1952.
Venu de l’illustration, Pellejero aborde la bande dessinée en 1983 pour la revue Cimoc, en proposant une série d’histoires sur Barcelone. Il réalisera l’essentiel de son œuvre en association avec le scénariste d’origine argentine Jorge Zentner. Plusieurs albums des Aventures de Dieter Lumpen (prépubliées dans Cairo) sortent à partir du milieu des années quatre-vingt, traduits en français par Magic-Strip puis par Casterman. (À suivre) publie en 1995 Le Silence de Malka : l’album sera primé à Barcelone et à Angoulême. Pellejero a aussi collaboré aux revues françaises Corto, Je bouquine et Fripounet, et signé chez l’éditeur Ikusager un album sur la Révolution française. Ses derniers ouvrages parus, toujours avec Zentner, s’intitulent Tabou et Blues.
  

Pinheiro Rafael Bordalo
(Portugal)

Né à Lisbonne le 21 mars 1846, mort le 23 janvier 1905.
Amateur de théâtre, il fait des débuts comme acteur dès l’âge de quatorze ans, mais il choisit finalement de faire des études de dessin et il publie en 1870 son premier album, O Calcanhar d’Achilles, un recueil de gravures caricaturant des personnalités du monde littéraire. Il lance aussi un hebdomadaire illustré, O Binoculo, suivi de peu par un deuxième titre, A Berlinda. Pinheiro collabore aussi à des revues telles que El Mundo Comico, A Lanterna Magica, O Antonio Maria ou encore El Bazar, illustre des Almanachs et signe divers albums. Influencé par Busch, il se spécialise progressivement dans les séquences narratives. Il crée en janvier 1900 sa dernière revue, A Parodia.
  

e.o. plauen
(Erich Ohser, dit)
(Allemagne)

Né à Untergettengrun le 18 mars 1909, mort à Berlin le 5 avril 1944.
En 1928, après des études à Leipzig, Erich Ohser entre comme illustrateur à la Sächsische Sozialdemokratische Presse. Là il adopte le pseudonyme " e. o. plauen ", dont il signe les dessins et bandes dessinées qui paraissent dans Wahrer Jakob, Neue Revue ou Das Reich. En 1934, dans Die Berliner Illustrierte Zeitung, plauen donne naissance à la bande dessinée muette Vater und Sohn, une chronique tendre et drôle de la vie quotidienne d’un père et de son fils. Arrêté par la Gestapo en 1944, il se suicide dans sa cellule peu de temps après. À la faveur d’une exposition que lui consacre le musée Wilhelm Busch de Hanovre, en 1962, l’œuvre de plauen sort de l’oubli et Vater und Sohn est régulièrement réédité et traduit dans plusieurs pays. En France, un volume de Père et fils a paru au Seuil en 1999.
  

Prado Miguelanxo
(Espagne)

Né à La Coruña en 1958.
Après quelques courts récits parus dans des fanzines, Prado conçoit pour la revue Comix internacional sa première œuvre longue, Fragments de l’encyclopédie des dauphins (1984), hommage décalé à la science-fiction contemporaine. Cela lui vaut, dès 1985, de pouvoir publier dans les revues Cairo et Cimoc des nouvelles, qui sont réunies et traduites aux Humanoïdes associés sous les titres Chienne de vie (1988), C’est du sport (1989) et Y’a plus de justice (1991). En 1987, associé au scénariste Fernando Luna, Prado donne naissance au détective privé ridicule Manuel Montano. Durant les années quatre-vingt-dix, il participe à l’adaptation en dessins animés du film Men in Black et publie Trait de craie chez Casterman (1992) puis Venin de femmes chez Albin Michel (1996).
  

Pratt Hugo
(Italie)

Né à Rimini le 15 juin 1927, mort à Lausanne le 20 août 1995.
Après avoir passé son adolescence en Éthiopie, Hugo Pratt revient en Italie en 1943. En 1945, il crée le Groupe de Venise, dessine L’As de pique, puis s’installe en Argentine. Il y rencontre Hector Oesterheld avec qui il conçoit plusieurs séries. Durant les années cinquante et soixante, il partage son temps entre l’Europe et l’Amérique du Sud, où il enseigne à l’école d’Art panaméricaine de Buenos Aires. En 1967, il signe La Ballade de la mer salée, la première aventure de Corto Maltese. Publié dans d’innombrables revues en France et en Italie — Linus, Alter Alter, Corto, Pif, Pilote, (À suivre), etc. —, Hugo Pratt a aussi donné naissance à Fort Wheeling ou aux Scorpions du désert (1969-1987). Associé à Milo Manara, il publie L’Été indien en 1983 et El Gaucho en 1991. Auteur de romans et d’essais, il a aussi été acteur dans Mauvais Sang, de Leos Carax.
  


R

                                                                                            

Rabier Benjamin
(France)

Né à La-Roche-sur-Yon (Vendée) le 30 décembre 1864, mort à Faverolles (Indre) le 10 octobre 1939.
Malgré un premier prix au concours de dessin de la Ville de Paris en 1878, Rabier devient comptable, avant d’être recruté comme fonctionnaire municipal. Il dessine pour le Gil Blas, L’Assiette au beurre, Le Chat noir, puis publie son premier album en 1896. Il collabore aux illustrés d’Arthème Fayard (La Jeunesse illustrée, Les Belles Images). En 1923, ils invente le personnage de Gédéon, dont il publie les aventures en seize albums illustrés jusqu’à la fin de sa vie. Dessinateur publicitaire, il est le créateur, en 1924, de l’image de la Vache qui rit. Avec la complicité d’Émile Cohl, Benjamin Rabier a porté sa propre création à l’écran sous forme de dessins animés dès 1908.
  

Radilovic Jules
(Croatie)

Né à Maribor (Slovénie) le 25 septembre 1928.
Plus connu sous le pseudonyme de " Jules ", Radilovic a presque toujours été associé au scénariste Zvonimir Furtinger. Leur première collaboration, Izumi i otkrica, dans les années cinquante, est destinée au marché allemand. Au sein de l’hebdomadaire yougoslave Plavi Vjesnik paraissent ensuite quatre épisodes de Kapitan Lesi et surtout, de 1966 à 1972, la série parodique Herlock Sholmes, master of disguise, pour laquelle Radilovic use d’un style caricatural. Pour le compte de l’agence Strip Art Features, il produit plusieurs séries, parmi lesquelles Jaimie McPheters goes East, Die Partizanen ou encore Boy-Scout Oliver. Depuis 1993, Radilovic signe des Strip-anecdotes dans le magazine Kvizorama, où il met en images les mots célèbres de personnages historiques.
  

Reiser
(Jean-Marie Reiser, dit)
(France)

Né à Réhon (Meurthe-et-Moselle) le 13 avril 1941, mort à Paris le 5 novembre 1983.
Les premiers dessins humoristiques de Reiser paraissent en 1959 et il participe dès l’année suivante au lancement d’Hara-kiri, étendant naturellement sa collaboration aux autres publications des éditions du Square : Charlie hebdo, Charlie mensuel, BD, sans oublier le magazine écologiste La Gueule ouverte. À la fin des années soixante, il intègre l’équipe de Pilote, d’abord comme scénariste puis comme dessinateur. Reiser travaille aussi ponctuellement pour la presse d’information (Le Monde, Le Nouvel Observateur…). Associé à Coluche, il conçoit pour L’Écho des savanes la série des Sales blagues, qui sera reprise après sa mort par Vuillemin. Albin Michel publie depuis 1994 une collection anthologique intitulée Les Années Reiser.
  

Rubino Antonio
(Italie)

Né à San Remo le 15 mai 1880, mort le 1er juillet 1964.
Titulaire d’une licence en droit, Rubino se tourne vers le journalisme, l’illustration et la peinture. Il fait partie, dès 1908, de la première équipe du Corriere dei Piccoli, auquel il donnera jusqu’en 1927 de nombreuses créations ; les protagonistes y sont généralement des enfants ; ainsi Pierino est un petit garçon qui ne peut se débarrasser de sa poupée, tandis que Quadratino, à la tête carrée, vit entre sa mère Géométrie et ses tantes Mathématique et Trigonométrie. Après une brève collaboration au magazine Balila, Rubino prend la direction des publications pour enfants aux éditions Mondadori. À ce titre, il dirige notamment Topolino à partir de 1935. Vingt ans plus tard, Rubino fait son retour au Corriere dei Piccoli, où paraissent ses derniers dessins.
  


S

                                                                                            

Saint-Ogan Alain
(France)

Né à Colombes (Hauts-de-Seine) le 7 août 1895, mort à Paris le 22 juin 1974.
Saint-Ogan témoigne dès son plus jeune âge d’une vocation d’homme de presse. Après un passage aux Arts décoratifs, et parallèlement à sa production de dessins humoristiques, il crée Zig et Puce en 1925 pour le Dimanche illustré, supplément pour la jeunesse du quotidien l’Excelsior. Le considérable succès de ces deux personnages permet au " ballon ", dont l’auteur fait un usage exclusif, de s’imposer enfin à la BD française. Saint-Ogan crée encore beaucoup d’autres séries, dont Prosper l’ours en 1933 et Monsieur Poche en 1934. Hachette assure leur édition en albums. Rédacteur en chef de Cadet-revue (1933-1939) puis de Benjamin, Saint-Ogan se produit beaucoup, après la guerre, dans les programmes radiophoniques pour enfants. Il a signé deux livres autobiographiques et a été le président d’honneur du premier festival d’Angoulême, en 1974, l’année de sa mort.
  

Schuiten François
(Belgique)

Né à Bruxelles le 13 avril 1956.
Issu d’une famille d’architectes, Schuiten publie sa première bande dessinée dans l’édition belge de Pilote en 1973. Il conçoit plusieurs ouvrages avec Claude Renard, dont il est d’abord l’élève, puis l’assistant à l’atelier BD de l’institut Saint-Luc, à Bruxelles. Sur un scénario de son frère Luc, il dessine la trilogie des Terres creuses pour Les Humanoïdes associés. Retrouvant Benoît Peeters, un ancien camarade d’école, il crée avec lui le cycle des Cités obscures pour le mensuel (À suivre) en 1982. Cette série se poursuit aujourd’hui encore et connaît des développements sous forme d’expositions, de spectacles, de produits multimédia. Schuiten collabore aussi, ponctuellement, avec Alain Goffin, Anne Baltus et Raoul Servais. Au cours des années quatre-vingt-dix, il multiplie les interventions en tant que scénographe dans des stations de métro, pavillons d’exposition, etc.
  

Sleen Marc
(Marc Neels, dit)
(Belgique)

Né à Gentbrugge en 1922.
Sleen débute à la Libération comme cartoonist politique dans les journaux flamands. En octobre 1947, le personnage de Nero (Néron) fait son entrée dans le quotidien De Nieuwe Gids. Ses aventures se poursuivent depuis plus de cinquante ans dans différents quotidiens néerlandophones (principalement Het Volk et De Standaard / Het Nieuwsblad), Marc Sleen étant désormais assisté par Dirk Stallaert (né en 1955). Néron a été publié en version française de 1951 à 1965 — sous forme d’albums de 1965 à 1987. Sleen est aussi l’administrateur du World Wildlife Fund en Belgique ainsi qu’un conférencier, photographe et cinéaste réputé, grand amateur de safaris.
  

Smythe Reg
(Royaume-Uni)

Né à Hartlepools le 10 juillet 1917, mort à Hartlepools le 13 juin 1998.
Au sortir de l’adolescence, Reginald Smythe s’engage dans l’armée britannique, où il sert pendant onze ans. Après la Seconde Guerre mondiale, il vend des dessins d’humour à quelques journaux et débute un strip familial, The Sparks, qui lui permet d’entrer au Daily Mirror au début des années cinquante. En 1957, il y crée pour une édition régionale la série Andy Capp, reprise l’année suivante dans l’édition nationale. Cette chronique satirique de la classe ouvrière ravit le public anglais et connaît une grande renommée dans les nombreux pays où elle est traduite, comme la France, où Andy Capp est publié dans la revue Poco à partir de 1969, puis dans Charlie mensuel. En 1960, Smythe dote son personnage principal d’un fils, héros d’une série parallèle : Buster, son of Andy Capp.
  

Swarte Joost
(Pays-Bas)

Né à Heemstede le 24 décembre 1947.
Swarte reçoit une formation à la fois technique et artistique dans une école d’esthétique industrielle d’Eindhoven. Influencé par l’underground américain, il aborde la bande dessinée au tournant des années soixante-dix. Animateur de la revue Modern Papier, inventeur du concept de " ligne claire " en 1977, il devient une figure de proue de la jeune BD hollandaise. En France, son travail est publié dans Charlie mensuel dès 1974, puis de façon suivie par les éditions Futuropolis. Swarte est aussi affichiste, illustrateur, créateur de vitraux et de mobilier. Il prend une part active dans la direction artistique du festival de bande dessinée de Haarlem et dans la gestation du musée que cette ville dédiera prochainement au neuvième art.
  


T

                                                                                            

Toonder Marten
(Pays-Bas)

Né à Rotterdam le 2 mai 1912.
Marten Toonder apprend la bande dessinée dans les studios argentins de Dante Quinterno vers 1929, mais c’est seulement en 1941 qu’est publié le premier strip de sa série animalière Tom Poes dans le quotidien De Telegraaf. L’année suivante, Toonder ouvre un studio de dessin où, entouré de collaborateurs, il poursuit Tom Poes. Fermé durant la guerre, le studio rouvre en 1947 et produit des dessins animés adaptés de Tom Poes et d’autres séries imaginées par Toonder, comme Panda ou Koning Hollewijn, qui sont reprises dans de nombreux journaux à travers le monde. Installé en Irlande à partir de 1966, le " Disney hollandais " se consacre alors aux seules aventures du petit chat Tom et de l’ours Mr Bommel, ainsi qu’à la réédition de son œuvre.
  

Tardi Jacques
(France)

Né à Valence (Drôme) le 30 août 1946.
À sa sortie des Arts décoratifs de Paris, en 1970, Jacques Tardi entre à Pilote. Après quelques courts récits, il illustre Rumeurs sur le Rouergue, sur un scénario de Pierre Christin (1972) et Futuropolis publie La Véritable Histoire du Soldat inconnu. Puis il collabore à Métal hurlant, à BD (Griffu, avec Manchette) et donne naissance au personnage d’Adèle Blanc-Sec pour Casterman (1976). Sur un scénario de Jean Claude Forest, il conçoit un roman graphique, Ici Même, qui paraît dès le premier numéro d’(À suivre), en 1978. Son œuvre, hantée par la Première Guerre mondiale, culmine avec C’était la guerre des tranchées (1982-1993). Mais c’est l’adaptation des enquêtes du détective Nestor Burma et l’illustration du Voyage au bout de la nuit, de Céline, qui assoient sa notoriété auprès d’un large public. Tardi est aussi illustrateur, affichiste, décorateur de théâtre, peintre, romancier et auteur de feuilletons radiophoniques.
  

Töpffer Rodolphe
(Suisse)

Né à Genève le 31 janvier 1799, mort à la Cour Saint-Pierre le 8 juin 1846.
Fils du peintre Wolfgang-Adam Töpffer, il renonce à devenir peintre lui-même en raison de troubles oculaires. Il ouvre un pensionnat en 1824 et enseigne la rhétorique à l’Académie de Genève dès 1832. Son œuvre d’écrivain comprend des romans (Le Presbytère, Rosa et Gertrude), les Nouvelles genevoises, les Voyages en zigzag, huit pièces de théâtre et des essais sur l’art. Comme dessinateur, il publie sept albums d’" histoires en estampes " composées à partir de l’Histoire de Mr Jabot en 1833. Son Monsieur Cryptogame paraît en 1845 dans le magazine français L’Illustration, avec des dessins réinterprétés pour la gravure sur bois par le caricaturiste Cham.
  

Toppi Sergio
(Italie)

Né à Milan le 11 octobre 1932.
Sergio Toppi fait ses débuts dans le film d’animation en 1957. Sa première bande dessinée paraît en 1966 dans Il Corriere dei Piccoli, dont il devient un collaborateur régulier, comme du Corriere dei Ragazzi et du Messagero dei Ragazzi. En 1976, les éditions Cepim offrent à l’auteur transalpin de participer à la collection " Un Uomo, Un’ Avventura " et Toppi donne alors L’Homme du Nil, L’Homme du Mexique et L’Homme des marais, qui seront traduits dans plusieurs pays d’Europe. Auteur prolixe, il contribue durant les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix aux prestigieuses revues italiennes Linus, Corto Maltese, Orient Express et obtient de nombreux prix dans son pays. Toppi est de nouveau publié en France, depuis 1997, par les éditions Mosquito, qui traduisent notamment la série intitulé Le Collectionneur, puis Sharaz-de, créé pour Linus d’après les Mille et Une Nuits.
  

Tourtel Mary
(Royaume-Uni)

Née à Cantorbéry en 1874, morte à Cantorbéry en 1948.
Mary Tourtel est déjà une illustratrice reconnue de livres pour enfants, spécialisée dans les récits animaliers, quand elle crée Rupert Bear pour le Daily Express le 8 novembre 1920. Elle illustre au moins quatre-vingt-sept épisodes, totalisant quelque trois mille cinq cents dessins. Les épisodes durent en moyenne cinq semaines et progressent au rythme de deux dessins par jour. Ils sont repris sous forme d’albums annuels. Jusqu’en 1931, les scénarios sont dus à la plume du mari de Mary Tourtel, Herbert, rédacteur à l’Express. Elle-même prend sa retraite en juin 1935. Rupert est alors repris, pour plusieurs décennies, par l’illustrateur Alfred Bestall (1892-1986), sans que sa popularité faiblisse ; c’est aujourd’hui John Harrold qui assure la continuité de la série.
  

Trog
(Wally Fawkes, dit)
(Royaume-Uni)

Né à Vancouver (Canada) en 1924.
La famille de Wally Fawkes s’installe en 1931 en Angleterre, où le jeune homme fréquente plusieurs écoles d’art. Pendant la guerre, il dessine des cartes. Employé ensuite par une agence de publicité, il rejoint le Daily Mail tout en plaçant des dessins — dans lesquels il caricature volontiers la famille royale — dans Spectator, Private Eye et New Statesman. C’est le 25 avril 1949 qu’il crée dans le Mail Rufus, un strip quotidien qui sera plus tard rebaptisé Flook, le héros en titre cessant alors d’être le petit garçon et devenant l’animal de compagnie qu’il a ramené de l’un de ses rêves. Plusieurs scénaristes sont successivement mis à contribution, dont Douglas Mount pour les premières années et George Melly de 1956 à 1971, mais à partir de 1976, Trog travaille seul. Grand amateur de jazz, il a joué lui-même dans plusieurs formations.
 


U

                                                                                            

Uderzo Albert
(France)

Né à Fismes (Marne) le 25 avril 1927.
Très jeune, Uderzo entame une carrière de dessinateur qui l’amène à travailler pour de nombreux éditeurs et journaux de la presse franco-belge de l’après-guerre. Il y rencontre Jean-Michel Charlier et René Goscinny, avec qui il participe au lancement de Pilote en 1959. Pour ce journal il créé Tanguy et Laverdure sur un scénario de Charlier et Astérix le Gaulois avec Goscinny. Astérix s’impose comme un véritable phénomène éditorial avec deux cent quatre-vingt-dix millions d’albums vendus dans plus de quatre-vingts pays et avec la sortie en 1998 du film de Claude Zidi, Astérix contre César. Uderzo dirige aujourd’hui les éditions Albert René, qu’il a fondées en 1979, deux ans après la disparition de Goscinny.