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La bande
ou la case |
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Aux temps carolingiens, les
artistes privilégient plutôt la présentation en registres. Dans les Bibles, ils
superposent volontiers trois registres, où les images ne sont pas disposées en cases
mais en bandes. Au Xe siècle, la mise en page ne progresse guère dans le sens
séquentiel. Pour l'essentiel, les pleines pages enluminées figurent deux épisodes
seulement, en deux registres superposés. Ce n'est, semble-t-il, qu'à la fin du siècle
que les peintres renouent avec la case. On assiste dès lors à la véritable naissance du
compartimentage, qui culmine au tournant du XIe siècle et correspond sans
doute à une modification des processus intellectuels. |
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Dès les premiers siècles du
Moyen Âge, deux systèmes de narration figurée s'affrontent : la case et la bande.
Ce dernier système, dont témoigne encore la broderie de Bayeux, renvoie à un
déroulement fluide du récit. Il est peut-être inspiré des manières de conter ou de
chanter les événements. Le rythme de la récitation, de la " chanson de
geste ", celui de la psalmodie, atonale, incite sans doute les artistes à
représenter les histoires en narration continue. Quant à la case, elle paraît renvoyer
à un récit davantage syncopé, mais les documents manquent pour conforter ces
hypothèses. Quoi quil en soit, la lecture peut être horizontale, en registres
superposés, ou verticale.
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