Portrait de Goethe

Par Eugène Delacroix, 1827. Lithographie pour l'édition du Faust de Goethe traduit par Stapfer, Delteil-Strauber, 1828.
BNF, Estampes et Photographie, Tb pet. Fol.

Delacroix exécuta ce portrait à la demande expresse de Motte, son éditeur, qui voulait l'inclure en tête de sa publication du Faust. Il prit pour modèle un dessin de J.-J. Schmeller que Goethe avait envoyé à Motte. Le travail n'alla pas sans mal. Delacroix avait achevé les illustrations et se sentait probablement l'esprit ailleurs : il finissait de peindre le Sardanapale à ce moment précis. En témoigne une lettre à Motte, d'octobre 1827, qu'il conclut en ces termes : "Je suis obligé de reconnaître mon incapacité en fait de portraits lithographiques qui demandent toujours un certain degré de fini." Cette dernière phrase est d'autant plus précieuse qu'il s'agit d'un des rares écrits où Delacroix s'est exprimé sur ses conceptions en matière de gravure : on voit que la notion de fini ou d'inachevé, ainsi que son adéquation au genre précisément pratiqué, était pour lui essentielle.