Les sources d'inspiration

  L'Orient, avec le calme de ses ardentes solitudes, la majesté de ses ruines immenses, ses souvenirs historiques, ses fables, était le point de l'horizon poétique vers lequel mon imagination aimait le mieux à prendre son vol.

Mémoires, chap. VI
  

Déployant avec une ampleur sans précédent la fureur et le fracas des passions humaines, Berlioz puise son inspiration dans ses propres émotions et dans les grands thèmes de la littérature. Virgile et Shakespeare représentent pour lui des génies qui le font vibrer et qui demeurent constamment dans son esprit jusqu'à, écrit-il dans ses Mémoires, demeurer inconsolable de ne pas les avoir connus et de n'avoir pu partager cet amour. Sa sensibilisation à la poésie de Virgile est très précoce et imprègne sa mémoire. Sa passion pour Shakespeare est intimement liée à celle qu'il éprouve pour l'interprète d'Ophélie et de Juliette, mais elle sera plus constante. Quant à Goethe, si le musicien admire le poète, c'est surtout le personnage de Faust qui le fascine. Comme le fascine également la puissance de rébellion de Benvenuto Cellini, dont les Mémoires lui inspireront son opéra. Enfin, un autre poète influença Berlioz : lord Byron, dont Le Pèlerinage de Childe Harold est à l'origine de Harold en Italie, symphonie composée pour Paganini.