Paris. Place du Châtelet

Par Édouard Baldus, 1864. Tirage sur papier albuminé d'après un négatif sur verre (18,5 x 27,5 cm)
BNF, Estampes et Photographie, Va-Mat-75 (IV, 13)

Construits par Gabriel Davioud (1823-1881), le Théâtre-Lyrique (à droite), le Théâtre du Châtelet (à gauche) furent inaugurés la même année (1862). La construction de ces deux édifices marquait la volonté du préfet Haussmann de "faire des nouveaux théâtres des monuments dignes de la capitale de la France... et remplacer, oublier les "bouis-bouis" qui florissaient boulevard du Temple" La création du Théâtre-Lyrique a été l'aboutissement d'une longue lutte pour obtenir l'ouverture d'une troisième scène lyrique faisant une large place aux jeunes compositeurs français et permettant à un public plus populaire d'avoir accès au répertoire français, ancien et moderne. Le privilège de faire représenter de nouvelles œuvres françaises avait été en effet pendant longtemps réservé à l'Opéra et à l'Opéra-Comique. Dès les années 1820, Berlioz avait fait partie de ceux qui souhaitaient réformer ce système. La création du Théâtre-Lyrique en 1851 marque l'aboutissement de cette revendication, dont Berlioz avait été l'un des partisans les plus passionnés. D'abord installé dans un théâtre du boulevard du Temple, il prend place ensuite dans la nouvelle salle du Théâtre-Lyrique. Cette salle, qui contenait à peu près 1 800 places, fut détruite dans un incendie sous la Commune, le 25 mai 1871. Le 15 février 1863, Berlioz signe avec le Théâtre-Lyrique, dont le directeur est alors Léon Carvalho, un contrat stipulant que Les Troyens seront montés par le théâtre, et cela sans coupures. Mais les honoraires demandés par Mme Charton-Demeur, la cantatrice qui chante le rôle de Didon, seront si élevés que le théâtre ne pourra monter que les actes carthaginois. La première des Troyens à Carthage eut lieu le 4 novembre 1863.