Félix Mendelssohn-Barthold (âgé de vingt-six ans)

Par Auguste Dircks, d'après un tableau de Theodor Hildebrandt. Cologne, vers 1840. Lithographie (50 x 35 cm)
BNF, Estampes et Photographie, cote N-2

Berlioz se rend à Leipzig sur l'invitation de Mendelssohn. Ombres et lumières caractérisent leurs relations amicales forgées à la villa Médicis : Mendelssohn a le tort de ne pas aimer Gluck et de donner son avis sur tout sujet avec une certaine brusquerie. Berlioz le retrouve tel qu'en lui-même : "Il n'a rien perdu [...] de l'inflexible rigidité de ses principes d'art, mais il ne cherche point à les imposer violemment, et il se borne, dans l'exercice de ses fonctions de maître de chapelle, à mettre en évidence ce qu'il juge beau, et à laisser dans l'ombre ce qui lui paraît mauvais ou d'un pernicieux exemple. Seulement il aime toujours un peu trop les morts." (Mémoires, Premier voyage en Allemagne, 4e lettre). Le 2 février 1843, Berlioz assiste à la répétition de La Nuit de Walpurgis, ballade pour solistes, chœur et orchestre, sur un poème de Goethe : "Il faut entendre la musique de Mendelssohn pour avoir une idée des ressources variées que ce poème offrait à un habile compositeur. Il en a tiré un parti admirable. Sa partition est d'une clarté parfaite, malgré sa complexité ; les effets de voix et d'instruments s'y croisent dans tous les sens, se contrarient, se heurtent, avec un désordre apparent qui est le comble de l'art." (Mémoires, Premier voyage en Allemagne, 4e lettre.) Les deux compositeurs échangent leurs bâtons de chef d'orchestre, acte qui inspire à Berlioz un célèbre billet dans le ton du Dernier des Mohicans de Fenimore Cooper.