Marguerite

Par Émile-Joseph Porphyre Pinchon. Dessins de costumes de La Damnation de Faust pour la première réalisation scénique à l’Opéra de Paris (palais Garnier) le 5 juin 1910. Crayon, rehauts d’or (22,2 x 14,2 cm)
BNF, bibliothèque-musée de l’Opéra, D. 216 [73

Importée à l’Opéra de Paris, l’adaptation scénique de Raoul Gunsbourg reçoit, en raison de ce qui est considéré comme un outrage à l’œuvre originale, un accueil défavorable. La Revue musicale du 15 juin 1910 tonne contre ce "vandalisme musical", cette intention d’ "épater le bourgeois", trouvant "que c’est plus joli quand il y a des costumes et des décors". Pourtant, en dépit de ces formulations très hostiles, les costumes de Pinchon sont d’un conformisme et d’une joliesse sans extravagance. Pinchon, ayant obtenu le titre de directeur artistique au palais Garnier, est, à cette époque, le réalisateur obligé des costumes. Son trait de plume, issu de la lignée de dessinateurs de l’Opéra du XIXe siècle, est fin et adroit. Les dessins de costumes de Marguerite et de Faust semblent sortir d’une imagerie attendue, mais Pinchon offre dans son personnage de Marguerite, différent du plus convenu Faust, une présentation historique de la jeune fille sensible et touchante.