L'Église (acte II, tableau 2)

Anonyme. Photographie de décors de La Damnation de Faust. Première réalisation scénique à l'Opéra de Paris (palais Garnier) le 5 juin 1910. (25 x 32 cm)
BNF, bibliothèque-musée de l'Opéra, Scène / Photo (Damnation de Faust) 1910

Après avoir présenté l'œuvre, mais en oratorio (en 1897 et 1906), l'Opéra de Paris se décide timidement en 1910 à réaliser La Damnation de Faust, décalque scénique de celle du théâtre de Monte-Carlo. Principalement centrés sur l'adaptation de l'œuvre à la scène, les commentaires englobent, dans une même problématique réactive, la réutilisation des décors. Victor Debray, dans Le Courrier musical du 1er juillet 1910, vitupère contre "un rapiéçage de vieux décors". En effet, une même décoration a été utilisée pour des actes et tableaux différents afin de permettre une fluidité de la mise en scène : le décor de La Taverne est aussi celui du Cabinet de Faust puis de L'Église grâce à un changement d'accessoires ou un levé de tulles. En revanche des décors ont déjà fait les beaux jours de certains opéras : ainsi, la taverne d'Auerbach rappelle étrangement le décor du premier acte de L'Africaine. De plus, le décor de l'acte du Ciel est déclaré esthétiquement inacceptable. Les photographies des maquettes construites, réalisées à l'atelier des décors, sont une trace tangible de ce style réaliste et néo-gothique. Dans ce même article du Courrier musical, Debray conclut : "Avec son souci descriptif, Berlioz a su mettre dans sa musique plus de chose qu'un décor n'en peut montrer."