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Les animaux et la vie quotidienne

Virgile, Géorgiques
Virgile, Géorgiques

 © Bibliothèque municipale de Lyon

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Les animaux sont partout présents dans la vie quotidienne du Moyen Âge : animaux sauvages, plus ou moins redoutables comme l’ours, le loup, le sanglier, le cerf ; poissons, de rivière ou d’élevage, qui constituent un aliment de choix ; volailles et animaux de la ferme ; compagnons du guerrier, du paysan, du chasseur ou de la dame comme le cheval, l’âne, le chien, la genette puis, après les Croisades, le chat.

La cohabitation entre hommes et animaux pose parfois des problèmes, et l’on connaît de nombreux exemples de procès intentés à des bêtes pour pillage, vol ou meurtre.

Marchand de poissons
Marchand de poissons |

Bibliothèque nationale de France

Œuvres avec les commentaires de Servius
Œuvres avec les commentaires de Servius |

© Bibliothèque municipale de Dijon

Les défrichements, qui ne cessent de réduire la part de la forêt à partir du 11e siècle, s’accompagnent de l’essor de l’élevage. En 1394, on a ainsi abattu plus de 30 000 bœufs, 30 000 porcs, près de 20 000 veaux et 100 000 moutons à Paris. Les moutons sont un élément essentiel de la société médiévale : on utilise leur viande, leur laine (le textile fera la fortune des villes de Flandre et d’Italie), leurs excréments pour servir d’engrais, mais aussi leur peau, dont on fait du cuir et surtout du parchemin, indispensable à la fabrication des livres jusqu’à la diffusion du papier, au cours du 14e siècle.

Volailles et oiseaux autour de la maison
Volailles et oiseaux autour de la maison |

Bibliothèque nationale de France

Femme donnant à manger à ses poules
Femme donnant à manger à ses poules |

Bibliothèque nationale de France

Le Moyen Âge a connu des traités consacrés à l’élevage des animaux domestiques, comme le Ruralium commodorum opus de Pierre de Crescent (début du 14e siècle) ou le traité De l’état, science et pratique de l’art de bergerie, de Jean de Brie (vers 1379), ainsi que quelques livres de cuisine, comme le Viandier, longtemps attribué à Taillevent, le cuisinier de Charles VI.

Il faudra toutefois attendre 1375 pour voir les premières représentations réalistes de la Nature, dans les œuvres de Guillaume de Machaut enluminées par le « Maître de la Bible de Jean de Sy ».

Les livres de chasse

La chasse du cerf
La chasse du cerf |

Bibliothèque nationale de France

Même si elle sert à fournir la table des nobles, au Moyen Âge, la chasse est avant tout un sport chevaleresque, et l’occasion pour l’homme de se mesurer à l’intelligence et à la ruse des animaux les plus nobles (le cerf, le loup, le renard) ou au moins à la force de ceux qui manquent de subtilité comme l’ours ou le sanglier. C’est aussi une célébration du monde animal, où le gibier suscite l’admiration et le respect du chasseur pour son intelligence et sa ruse, et le chien son affection pour sa fidélité.

La Trinité
La Trinité |

Bibliothèque nationale de France

On comprend donc que, dès le 12e siècle, soient apparus les premiers ouvrages qui, tout en se voulant une description pratique des techniques de chasse, la célèbrent aussi comme un des aspects majeurs de la vie chevaleresque.

Livre du roi Modus et de la reine Ratio
Livre du roi Modus et de la reine Ratio |

Bibliothèque nationale de France

Le De arte venandi cum avibus, écrit et illustré en partie par l’empereur Frédéric II de Hohenstaufen (1194-1250), est à la fois une synthèse des traités de chasse antérieurs, et l’œuvre d’un excellent observateur de la nature. Entre 1354 et 1377, Henri de Ferrières rédige un manuel de chasse, le Livre du Roi Modus et de la Reine Ratio qui, dans la veine du temps, traite sur le mode allégorique d’une technique de vénerie qui combine méthode (Modus) et sagesse (Ratio). Un clerc normand, Gace de la Buigne, compose entre 1359 et 1377 un long poème de plus de 12 000 vers, le Roman des deduis, qui est lui aussi un traité technique et allégorique sur la chasse.

Orphée charme les animaux
Orphée charme les animaux |

© Bibliothèque municipale de Lyon

Chasseurs donnant le coup de grâce à un sanglier
Chasseurs donnant le coup de grâce à un sanglier |

Bibliothèque nationale de France

A la même époque, le Livre de chasse du comte de Foix Gaston Phébus, lui aussi dédié au duc de Bourgogne Philippe le Hardi, en 1387-1388, décrit les techniques de la vénerie, s’attache aux questions liées à l’entretien des équipages et surtout des meutes, et analyse avec précision les mœurs des animaux sauvages.

L’Art de la chace des oisiaus
L’Art de la chace des oisiaus |

Bibliothèque nationale de France

Livre du roi Modus et de la reine Ratio
Livre du roi Modus et de la reine Ratio |

Bibliothèque nationale de France

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