Abraham Bosse
Le Barbier

Eau-forte. 205 x 306 image seule ; 256 x 334 au filet extérieur
Tours, MBA, 1894-6-12

Au petit matin, si l'on en croit le lit encore défait, un homme se fait friser les moustaches par son barbier à l'aide d'un fer, après avoir été rasé, comme le laissent supposer le broc d'eau et le plat à barbe disposés au pied du lit. Le barbier est aidé par un jeune apprenti qui prépare et passe les différents ustensiles nécessaires à cette toilette, brosses, peignes, ciseaux et les fers à friser mis à chauffer dans un petit réchaud posé sur la table. Le tableau accroché sur le mur à droite de l'estampe représente le mythe de Danaé, plus précisément l'épisode se rattachant à la rencontre amoureuse de Zeus, métamorphosé en pluie d'or, et de la princesse. La vieille nourrice de Danaé tend son tablier pour tenter de récolter une partie des pièces d'or. L'ouvre s'inspire des compositions réalisées par Titien sur ce thème, en particulier, avec quelques variantes, de celle conservée au musée du Prado. La présence de ce tableau n'est pas anodine, elle est une allusion directe aux possibles aventures amoureuses qui s'offriront à cet homme après qu'il aura été bien rasé par le barbier.

En bas au centre de la bordure : le Blond excud auec Priuilege. Dans l'espace réservé au bas, 16 vers sur 4 colonnes : Ceux de qui l'humeur s'accommode / A suiure les regles du temps, / Et porter la barbe à la mode / Ne me semblent point inconstans. // Au contraire je m jmagine / Qv'il les faut loüer hautement / D auoir soing de la bonne mine, / Et d'estre tousiours proprement. // Si lon n'a la teste lauee, / Le poil mignonnement frisé, / Et la moustache releuee, / Des Dames lon est mesprisé. // Jl ne faut donc pas qu'on neglige / D'aiuster la Nature à l'Art ; / Si l'vn par l'autre se corrige / Affin que tous y prennent part.
Dans une bordure de rinceaux de feuillages.