Abraham Bosse | ||||
Le Courtisan suivant le dernier édit | ||||
Eau-forte. 294 x 207 au coup de planche | ||||
Tours, MBA, 1954-16-12 | ||||
Plusieurs édits ou ordonnances de Louis XIII ont tenté d'imposer aux hommes et aux femmes des vêtements plus sobres. Citons l'"Ordonnance du Roy pour reprimer le luxe et superfluité qui se voient dans les habits et ornements d'iceux" du 6 février 1620, la "Declaration du Roy portant reformation des habits et deffenses de porter passements d'or et d'argent et toutes sortes de dentelles de fil et point coupé" publiée le 29 décembre 1629 et l'ordonnance qui défendait aux sujets "de porter sur leur chemise, coulets, manchettes, coiffe et sur autre linge aucune découpure et broderie de fil d'or et d'argent, passements, dentelles, points coupés, manufacturés, tant de dedans que dehors le royaume" du 18 novembre 1633. Sans doute ces prescriptions n'étaient-elles guère respectées puisqu'il fallait les répéter régulièrement. Bosse a illustré ce thème par une suite de trois estampes, dont celle-ci est la première. Le courtisan en occupe le centre dans une attitude élégante. Du geste il confie à son valet, pour les vendre à la friperie, son haut-de-chausses et son pourpoint brodés. Il ne porte plus qu'un haut-de-chausses tout simple et se permet un peu de fantaisie avec un pourpoint à manches fendues et un chapeau garni de plumes. | ||||
Dans la marge inférieure, 12 vers sur 3 colonnes : LE COVRTISAN SVIVANT LE DERNIER EDIT / Bien que sans mentir ie cherisse / D'auoir du clinquant dessus moy ; / Jl faut pourtant que j'obeisse / Aux defences qu'en fait le Roy. // Puisque le luxe m'incommode, / J'aprouue fort ce changement ; / Lacquay sers moy donc à la mode, / Et serre cet habillement. // LE LACQUAY / Sur ma foy cette broderie / Nà desormais plus d'entregent, / Si ce n'est à la friperie, / Où lon en tire de l'argent. | ||||