Abraham Bosse | ||||
Le Bal, v. 1634 | ||||
Eau-forte rehaussée de burin dans les ombres. 215 x 312 image seule ; 265 x 346 coup de planche | ||||
BNF Est., Ed 30, rés.*, épreuve du 2e état / 2 (le 1er état ne se distingue que par l'absence totale de lettre) | ||||
La grande salle dallée est ornée d'une cheminée qui vient presque directement du Livre d'architecture d'autels et de cheminées, dont les planches sont gravées par Bosse d'après Jean Barbet, publié en 1633 par Melchior Tavernier : on retrouve en effet sur les deux planches la même disposition générale de la cheminée, les différences principales résidant dans la disposition de Vénus et de l'Amour dans le tableau, et dans le mascaron qui timbre l'ovale dans lequel ce dernier est contenu. La cheminée occupe une place centrale sur le mur du fond ; elle est encadrée de tapisseries dont les sujets sont sans rapport avec la scène représentée. Au son d'un orchestre réduit à une viole de gambe et deux violons, un couple s'avance en dansant, habillé avec le dernier chic. Lui, au milieu géométrique de l'image, est coiffé d'un grand chapeau empanaché. Il porte encore la cadenette ornée d'un noud de ruban, un pourpoint agrémenté de passements et d'une collerette de dentelle, la taille soulignée par une rangée d'aiguillettes, et dont les manches largement ouvertes laissent voir la chemise. Ses culottes, également galonnées, sont arrêtées sous le genou par un large ruban flottant. Il est chaussé de souliers fleuris d'une énorme rose de ruban, alors que la plupart des autres hommes présents portent des bottes. Elle est vêtue d'une robe sombre qui s'ouvre sur un corps de jupe carré tombant jusqu'à terre, ainsi que d'un corsage ne découvrant que le haut du buste, avec des manches découpées à bandes. De chaque côté de l'estampe, hommes et femmes, dans de semblables atours, soit debout soit assis, conversent en attendant de se joindre à la danse. Au premier plan, sur la droite, un siège pliant (ou "ployant") recouvert de tapisserie vient à la fois briser et valoriser la perspective simple de la scène. | ||||
Au bas de l'image, à gauche : Le Blond excud auec Priuilege du Roy, et vers la droite : Abosse jn et fe. Dans un espace réservé sous l'image, 16 vers sur 4 colonnes : Qui ne desireroit estre tout couuert dyeux / Pour bien considerer les beautez de ces Dames / Qui parent ce Balet ? leurs regards et leurs flames / Peuuent vaincre les cueurs des hommes et des dieux. // Chacunes a leur tour elles entrent au Bal / Au son des violons qui donnent la cadence, / L'oil obserue attentif celle qui le mieux dance / Auecque plus de grace : ou celle qui faict mal. // C'est en telle assemblee ou les diuers plaisirs / Rauissent les Espris, la vûe, et les oreilles, / Ou Venus s'entretient, ou les bouches vermeilles / Content a leurs amans librement leur [sic] desirs. // Si lAmour quelque part bastit son Paradis, / C'est ou l'on faict Balet, on y void faces d'Anges / Au lieu d'Astres la joye y est dans les meslanges / D Ebats et passetemps plus grands qui ne sont dits. Dans une bordure de fleurs et de feuilles. | ||||