Abraham Bosse
L'Homme fourré de malice, v. 1634

Eau-forte. 245 x 194 image seule, au trait carré ; 289 x 200 au coup de planche
BNF Est., Ed 30, rés.*, épreuve légèrement rognée

Dans un sobre intérieur, un homme d'âge moyen, coiffé d'un bonnet, enveloppé d'un grand manteau, est assis à une table, la main droite à la mâchoire, le coude posé sur un coussin sur lequel est assis un singe qui, le col orné d'une fraise, imite son maître dans son attitude mélancolique. La doublure du manteau de l'homme est surchargée de têtes de femmes, parfois vues en buste, la plupart jeunes, certaines d'âge mûr. Ainsi s'expliquent les vers quelque peu obscurs qui accompagnent cette image et qu'il faut comprendre ainsi : ce n'est pas sans raison que le graveur appelle "homme fourré de malice" ce personnage mélancolique ; en effet, la fourrure qui fait la doublure de son manteau, formée des têtes de ces dangereux animaux, pleins de malice (c'est-à-dire de méchanceté), que sont les femmes, ne peut lui faire que du mal ; et si par infortune lui-même fait du mal, la cause ne vient pas de lui mais de la fourrure de son manteau.

Dans la marge inférieure, 12 vers sur 3 colonnes : Je ne vois point que le Graueur / Ait pour raison que son caprice, / Quand il appelle ce Resueur / Vn homme fourré de malice. // Car s'il est tout chargé de maux, / D'où procedent ils que de[s] testes / De ces dangereux Animaux, / Qui trompent les plus fines bestes. // Tout ce qu'il a de vicieux / Ne vient donc pas de sa nature, / Ou bien sil est malicieux, / Il s'en faut prendre a sa fourrure. Au-dessous, à gauche : ABosse jnuen et fe, et à droite : le Blond excud auec Priuilege.