Abraham Bosse
L'Espagnol en garde, v. 1635

Eau-forte. 289 x 206
BNF Est., Ed 30, rés.

Pendant de la pièce suivante.
Un gentilhomme espagnol s'apprête à tirer l'épée. Il est vêtu selon la mode traditionnelle de son pays, avec culottes et pourpoint rayés de galons, une énorme fraise autour du cou, et sur la tête un haut et étroit chapeau orné d'une plume et d'une aigrette ; il est chaussé de souliers à crevés agrémentés d'une rose de ruban de dentelle. Il se dresse fièrement dans un paysage sauvage, de rochers et de pins voulant sans doute évoquer les Pyrénées ; au sol, cependant, quelques herbes et fleurs. Derrière lui, à gauche, comme sortant de terre, apparaît le buste de la Mort qui, tenant de la main gauche son sablier, menace l'homme d'un dard.

En bas vers la gauche : ABosse jn. et fe. Dans la marge inférieure, 8 vers sur 2 colonnes expriment le dialogue du capitan, suivis de 4 autres vers dits par la Mort : En la garde ou je suis j'auray bien du malheur / Où ie le feray cheoir aux pieds de Rhadama(n)te ; / Courage, à mon abord il change de couleur, / Et n'ose remuer, si fort je l'Espouuante. // Qv'il me desliureroit d'vn extreme danger, / Sil se tenoit tousiours en la mesme posture ! / Mais l'Jnconstant qu'il est pourra bien cha(n)ger, / Et m'enuoyer la bas par vn coup d'auanture. // Ce Capitan, dont le courage / Est en la mine seulement, / Scaura tantost à son dom(m)age, / Que ie frappe mortellement / LA MORT. Au-dessous, à gauche : le Blond excud auec Priuilege.