Abraham Bosse
Les Quatre Saisons, v. 1637 : L'Hiver

Eau-forte. 261. x 327
BNF Est., Ed 30, rés.

À l'occasion du mardi gras, un groupe de convives se tient devant une cheminée et y fait cuire des beignets ; deux petites filles en emportent. Dans la pièce dont les murs sont tendus de tapisseries, la table est dressée et une servante y distribue des serviettes. Au second plan, un galant entretient une dame qui s'admire dans une glace.
Après l'amour et l'ivresse qui symbolisaient les saisons précédentes, Bosse a choisi de représenter l'hiver au moyen des beignets de mardi gras. Le décor, composé d'une cheminée et d'une table préparée où est présente une servante, a souvent été mis en place par Bosse. Dans cette estampe, il a de nouveau rompu avec Cesare Ripa qui recommandait de représenter cette saison par "une vieille femme, vestuë d'une robe fourrée, ayant le dos tourné vers le feu, sans autre soin que de manger, de boire, & de se chauffer". Des éléments de cette iconographie ont été utilisés dans une autre estampe de Bosse de la série des Quatre Âges de l'homme, La Vieillesse.

En bas, à droite : ABosse jn et fe. Dans l'espace réservé au bas, le titre : L'HYVER, dans un cartouche composé de quatre vents qui soufflent, puis 16 vers sur 4 colonnes : Jcy viennent à la haste / Les Enfans de Mardy gras / Mettre la main à la paste, / S'escrimant à tour de bras. // La Cuisine les attire, / Soit par coustume, ou par jeu ; / Et les bignets les font rire, / Tandis qu'ils sont pres du feu. // Monsieur, dict vne Maistresse / Si vous touchez mon tetin, / Je repandray de la graisse / Sur vostre habit de satin. // Mais cette picotterie / Se termine incontinent, / Et toute leur raillerie / Est de Caresme-prenant. Dans la marge inférieure : le Blond excud Auec Priuilege du Roy.
Dans une bordure faite d'une frise.