Abraham Bosse
Les Éléments : L'Air

Eau-forte. 250 x 320
BNF Est., Ed 30, rés.

Quatre putti autour d'un nuage soufflent le titre de la première estampe : L'Air, qui s'inscrit dans ce cartouche. La composition est largement éclairée par des baies en plein cintre qui ouvrent sur un jardin. Une grande élégance se dégage de cette scène. Bosse a décrit avec raffinement le décor architectural, pilastres cannelés, guirlandes, balustrade, plafond à caissons.
L'iconographie de cette gravure joue sur plusieurs métaphores autour des formes diverses de l'amour. Un couple converse auprès d'une cage dans laquelle est emprisonné un perroquet, symbole évident de l'amour en cage, et donc peut-être du mariage. À droite de la composition, un Amour tient en laisse un oiseau qui boit dans un petit bassin. Le putto semble cependant lui indiquer qu'il peut voler vers le jardin, mais la liberté est ici contrôlée. La sculpture dans la niche est une représentation de Ganymède, le beau prince de Troie, qui fut enlevé par Zeus ayant pris la forme d'un aigle. Les oiseaux sont omniprésents dans cette estampe, nous rappelant que l'air est leur domaine. Aigle, perroquet et moineau, mais aussi faucons utilisés pour la chasse dans le jardin. Une volière est également représentée à droite de la composition.
Soulignons que la femme au perroquet est une figure qui a été traitée par Bosse, mais avec des variantes importantes par rapport à celle-ci, pour un dessin conservé au Département des arts graphiques du musée du Louvre.
Cette pièce et La terre sont non signées et avant la lettre. Leur mise en page très large et audacieuse peut laisser envisager qu'il s'agit des dernières scènes de genre réalisées par Abraham Bosse, probablement vers 1648. On retrouve également sur ces gravures cette technique très assurée, modulant avec subtilité l'eau-forte, caractéristique des ouvres gravées par l'artiste à cette date.

En bas au centre dans un cartouche : L'AIR

Dans une bordure de rinceaux