Histoire(s) de manuscrits
 

"J’allai m’approchant du biblique des livres, qui sont d’abord des objets magiques, des pâtes composées de peaux, de membranes d’arbre, de pellicules de roseaux d’Égypte, de peaux d’agneau de Pergame, de la peau des doigts humains. Les livres qui sont toujours encore finement tremblants de ces mémoires espérantes."

Hélène Cixou


L’appellation de "manuscrit" – qu’il soit caractérisé comme "moderne", "d’auteur" ou "de travail" – recouvre ici tous les documents autographes précédant le livre imprimé. Mais avant de devenir reliques convoitées par les collectionneurs, objets d’étude pour les chercheurs, et même sujets d’exposition, ces manuscrits n’ont trouvé leur place au cours des siècles que dans la mesure où s’est peu à peu affirmé le statut de l’auteur. L’histoire de leur conservation depuis le Moyen Âge est donc aussi celle de la reconnaissance de l’écrivain, culminant à l’époque romantique avec la consécration de tout ce qui désormais porte la marque de sa main.