Reconnaissance, XVIIIe- XIXe s.

Jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, ce sont surtout des textes non destinés à l’impression qui circulent encore sous forme manuscrite, alors que le manuscrit d’auteur lui-même continue à être négligé. Mais avec le temps des Lumières et la reconnaissance progressive des droits de l’écrivain, les manuscrits littéraires entrent dans une ère nouvelle : même si Voltaire se soucie peu des siens et que ceux de Diderot concernent des œuvres vouées à la clandestinité, la plupart des écrivains, à commencer par Rousseau, préservent désormais leurs archives. Pourtant, comme le montre au siècle suivant l’exemple de Chateaubriand ou de Stendhal – l’un détruisant ses brouillons, l’autre ne conservant que ses textes inédits – la relation à son travail reste pour chaque auteur une expérience singulière.