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On connaît la diversité
de l’œuvre de Georges Perec. Il l’a lui même revendiquée, affirmant n’avoir
"jamais écrit deux livres semblables", n’avoir "jamais
eu envie de répéter dans un livre une formule, un système ou une manière
élaborée dans un livre précédent". Cette "versatilité systématique",
pour reprendre sa propre expression, se retrouve dans l’imposante masse
des brouillons qu’il a laissés et qui constituent aujourd’hui l’essentiel
du fonds privé Georges Perec. Hétérogénéité des supports et des formats
("feuilles volantes, copies quadrillées, carnets, cahiers, et registres",
précise-t-il à Jean-Marie Le Sidaner qui l’interroge sur ses habitudes
matérielles d’écrivain), des outils (stylo, stylo à bille, crayon, feutre,
surligneur, machine à écrire), des pigments (encres noire, bleue, rouge,
verte, violette, ocre), des graphies (à la fois dans la grosseur et dans
le tracé), des orientations, des manipulations (biffage, raturage, surcharge,
découpage, agrafage) et même des systèmes sémiotiques, le dessin venant
se mêler, jusqu’à parfois l’envahir, à l’écrit, le visible au lisible.
"J’écris : j’habite ma feuille de papier, je l’investis, je
la parcours." Comment, à notre tour, parcourir ces parcours sans
les mimer, les investir sans pour autant s’imaginer, naïvement, les reproduire ?
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