Tristan Tzara, La Rose et le Chien : poème perpétuel, Pablo Picasso Alès, p a b [P. A. Benoit], 1958
 
Éd. originale illustrée de quatre gravures sur celluloïd par Picasso, Exemplaire n° 3, l'un des 22 du tirage annoncé ; celui-ci comporte un long envoi en spirale de l'auteur à P.-A. Benoit
On a joint, provenant des archives de l'imprimeur-éditeur, le manuscrit autographe du "poème perpétuel", ainsi que les épreuves corrigées de celui-ci
BNF, Réserve des livres rares, Rés. 4° Z. PAB-éd. 24
 
L'activité d'imprimeur a souvent correspondu chez Pierre-André Benoit (P. A. B.) au jeu de balle : lancer, recevoir une idée, la renvoyer vers un partenaire et, par des échanges vifs, généralement épistolaires, clore la partie sur la réalisation du livre, point final, le plus souvent gagnant, car surprenant de rapidité.
Pour La Rose et le Chien, l'idée était venue de Tzara d'un poème disposé sur des cercles concentriques, analogues aux volvelles des anciens livres d'astronomie. Tzara pensait, grâce aux fenêtres aménagées, offrir une lecture multiple, presque sans fin. Si le poème fut relativement long à mettre au point, sa réalisation d'après le manuscrit très précis qui fut envoyé à l'imprimeur, ne prit qu'une dizaine de jours. Le 2 février 1958, les épreuves en étaient corrigées, le texte légèrement modifié et un anathème secret ajouté à destination de ceux qui auraient la curiosité de démonter le mécanisme.
"L'objet", comme disait Tzara, fut complété par Picasso de quatre planches gravées, dont deux complémentaires : l'une au centre du dispositif, pour en cacher l'attache, l'autre servant de support, comme une main ouverte au creux de laquelle tournerait à l'infini ce microcosme de poésie.