Avec
La Tentation de saint Antoine, en 1870, Flaubert revient pour la
troisième fois (après 1849 et 1856) vers le sujet :
"C'est l'œuvre de toute ma vie", écrit-il le 5 juin 1872. L'œuvre
a demandé des lectures considérables, en 1849 comme en 1870.
La version de 1874 est très différente de celle de 1849,
beaucoup plus efficace. Mais l'une comme l'autre inventent un genre mixte,
avec de longues descriptions qui valent comme des scènes à
transformations, seulement imaginables (on est proche, là, du goût
pour les féeries), et de dialogues composés à partir
des données de l'histoire des religions. Il écrit à
Madame Roger des Genettes, le 12 décembre 1873 : "Je quitte
ce vieux compagnon avec tristesse. Cependant il faut faire une fin." |