Charles d'Orléans Album poétique, milieu XVe siècle
 
Manuscrit en partie autographe et copié de diverses mains
Parchemin, 271 f., 16,5 x 11 cm
BNF, Manuscrits, Fr. 25458, p. 365
 
Charles d'Orléans, le prince poète, est lancé très jeune dans le tourbillon des guerres et des deuils. Vingt-cinq années de captivité en Angleterre forgent une œuvre mélancolique. Ballades, complaintes, caroles et chansons trouvent ici une résonance amère en une chronique du temps de l'exil. Le retour en France, en 1441, ranime pour un temps ses ambitions politiques. Retiré dans son château de Blois, où l'entourent artistes et poètes, il concourt avec eux en des joutes littéraires sur des thèmes à la mode. Célébrant les rites de la vie mondaine, égrenant le calendrier des saisons, ou cédant à la "Mérencolie", lui-même trouve alors dans le rondeau la forme idéale de son expression poétique. En autant de petites enluminures, il cisèle autour du refrain de fugitives trouvailles, de menues allégories dans une langue admirable, accomplissement d'une poésie courtoise devenue miroir du temps qui passe.
Il a souhaité rassembler ses œuvres, ordonnées par genre, dans ce petit recueil, devenu au fil des années, une sorte d'album amicorum. Au gré des espaces encore libres, se mêlent sur les pages ballades et rondeaux de ses visiteurs, dont le plus illustre reste sans nul doute François Villon.