Que
l'écriture soit pour Bernanos un long tâtonnement, difficile
et hasardeux, à la recherche de ce qui toujours semble échapper,
ou, comme il le dit lui-même, un cheminement "de page en page, dans
les ténèbres, guidé par une espèce d'instinct
analogue à celui de l'orientation des oiseaux", ses manuscrits
le font plus que pressentir. Ceux, entre autres, de Dialogues des carmélites,
cette adaptation pour l'écran d'une nouvelle de Gertrud von Le
Fort qui, refusée au cinéma, connaîtra un grand succès
au théâtre au point d'être considérée
par beaucoup comme le chef-d'œuvre de Bernanos : les "cahiers de
travail", d'une écriture microscopique rendue presque illisible
par la suite quasi ininterrompue de ratures, de biffures et de reprises,
formant une sorte de diptyque contrasté avec les cahiers de mise
au net où apparaît enfin le texte. |