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Sûtra du bouddha Amitabha | ||
Traducteur : Kumarajiva (344-413) Calligraphe : Ruan Yuan (1764-1849) Dynastie des Qing, non daté, entre 1790 et 1799 Album manuscrit de 28 feuilles de papier doré contrecollé sur carton, dont 20 feuillets manuscrits ; 32,5 x 21 cm ; grille : 28 x 18,5 cm |
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BNF, Manuscrits orientaux, chinois 5816 | ||||
Ce fascicule est relié entre deux ais de bois dur et lourd selon un format traditionnel pour ce type d'ouvrage ; contrastant avec la légèreté des volumes brochés ou reliés en paravent des sûtras bouddhiques ou des collections taoïques, il se distingue par son caractère massif et son poids inhabituel. Le pourtour des ais de bois sombre est décoré par une frise de grecques incrustée de fil d'argent. L'emblème impérial, le dragon pourvu des cinq griffes, figure sur les pages de garde de l'ouvrage, à l'or sur un fond orangé. Ruan Yuan (1764-1849) fut certainement l'un des plus célèbres savants de son époque. Cette copie, qu'il signe seulement de son nom et de sceaux très simples, précédés du terme légèrement décalé de l'alignement de "serviteur", comme il se doit lorsqu'on s'adresse à l'empereur, est sans doute une calligraphie votive réalisée dans l'intention de faire accumuler des mérites sur la personne impériale. Plus qu'un cadeau à simple valeur esthétique, ou l'expression polie de souhaits à l'occasion d'un anniversaire impérial, cette œuvre, un texte fondamental de l'école Tiantai (de la Terre pure), de 1 848 caractères, représente un acte de piété religieuse, la transcription de textes bouddhiques ayant conservé, comme aux plus hautes époques, tout son caractère sacré. Il n'était pas rare que des fonctionnaires même dans la très haute administration fassent présent d'un exemplaire de ce même sûtra à l'empereur. On peut supposer que cet objet votif fut destiné à Qianlong, qui régna de 1736 à 1795. Ruan Yuan a ici choisi le lishu, style assez masculin qui satisfait sans doute ses goûts d'épigraphiste. Le manuscrit sur papier doré a été soigneusement préparé et quadrillé par de fines lignes à l'encre rouge. Cette grille rend encore plus apparentes les spécificités de cette écriture ancienne : les caractères sont plus larges que hauts, et généralement l'un des traits horizontaux, modulé et épaissi, se termine par un large aplat. L'attaque et la terminaison sont en effet des zones très marquées dans ce style et sa caractéristique anguleuse, qui rappelle la raideur des poils du pinceau des premiers siècles de notre ère, est habilement reproduite ici avec le pinceau souple. |
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