La légende des origines
 

La tradition chinoise associe aux origines de l'écriture les noms des Trois Augustes, Sanhuang. Le premier des empereurs mythiques, Fuxi, dont le " règne " correspond à l'âge pastoral (Néolithique antérieur), enseigna aux hommes la chasse, la pêche et l'élevage. Il institua le mariage et inventa les Huit Trigrammes, Bagua, d'après le Diagramme du Fleuve, Hetu, que lui porta le Cheval-Dragon sorti du fleuve Jaune, ou, selon d'autres sources, en s'inspirant de l'Écrit de la rivière Luo, Luoshu, inscrit sur le dos de la Tortue... Ce ne sont pas là des caractères d'écriture, mais des symboles graphiques obtenus par la combinaison de trois lignes horizontales, pleines ou brisées en leur milieu, selon qu'elles représentent le principe masculin (yang) ou féminin (yin) régissant l'univers. Redoublés, les trigrammes génèrent les soixante-quatre hexagrammes du traité de divination qu'est le Classique des mutations, Yijing, capables de représenter la totalité des objets et des phénomènes du Ciel, de la Terre et de l'Homme.
  

Le successeur de Fuxi, le Divin Laboureur, Shengnong, établit l'agriculture et transmit aux hommes sa connaissance des plantes médicinales au cours du Néolithique moyen. Il passe pour avoir inventé un système de cordes nouées afin de noter les événements et tenir les comptes.
L'Empereur jaune, Huangdi, considéré comme le fondateur de la Chine, aurait régné de 2697 à 2599 avant notre ère. C'est alors que, inspiré par l'observation des phénomènes de la nature, et tout spécialement par les empreintes de pas des oiseaux et des bêtes, Cang Jie aurait conçu les caractères d'écriture.
Ce ne sont que légendes, tenues pour telles par les historiens chinois dès l'époque ancienne. Elles nous éclairent cependant sur le caractère "magique" que la Chine reconnaît à son écriture, sur sa relation à l'univers et à la nature dont elle prend possession en perçant leurs mystères.

M.C.