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Le paradis terrestre |
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Le paradis terrestre
(détail) |
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Une
quête universelle
Dans une perspective géographique, l'image du paradis terrestre est à
relier au contexte méditerranéen et proche-oriental, marqué par le désert
et l'eau rare. Le jardin y est la figure idéale du bonheur, protégé de
l'extérieur et rendu possible par l'abondance de l'eau. La croyance en
sa localisation orientale résultait des deux noms de fleuves connus et
d'une ambiguité de la traduction latine du texte biblique, la formule
a principio (au commencement) ayant été comprise comme ad orientem
(à l'est). La croyance qu'il avait échappé au Déluge impliquait une situation
très élevée, au sommet d'une montagne qui n'était pas loin de toucher
au cercle de la Lune, ce qui en faisait le château-d'eau de la Terre.
Toutes les localisations géographiques ont peu à peu été imaginées : on
a cherché à l'est, en "haut" de la Terre, aux confins du ciel
des cartes en T.O. (Ceylan, Sumatra, la Chine ou l'Inde = Eden);
on a cherché au nord, puis au sud puisque Thomas d'Aquin le suggérait
"sous l'équateur en un lieu très tempéré"... On a cherché en
Éthiopie, Arménie, Mésopotamie, Palestine. À l'ouest, Christophe Colomb
qui se croyait sur le rivage oriental de l'Asie était persuadé qu'il allait
le trouver en remontant l'Orénoque.
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