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"D'après la manière dont les
astres se montrent à nous, il est prouvé que non seulement la Terre est ronde, mais
même qu'elle n'est pas très grande, car il nous suffit de faire un léger déplacement,
vers le sud ou vers l'Ourse, pour que le cercle de l'horizon devienne évidemment tout
autre. (...) Ainsi, quand on suppose que le pays qui est aux colonnes d'Hercule va se
rejoindre au pays qui est vers l'Inde, et qu'il n'y a qu'une seule et unique mer, on ne me
paraît pas faire une supposition par trop incroyable."
Aristote, Traité du Ciel, II 14-15. (IVe siècle av. J.-C.) |
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Système de Pythagore |
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Une mesure géniale
Un long effort de réflexion des générations précédentes avait été nécessaire
avant d'arriver à la netteté d'Aristote. On pouvait essayer désormais
de calculer les dimensions de la Terre. Au IIIe siècle av.
J.-C., Eratosthène, directeur à Alexandrie de la plus grande bibliothèque
du monde antique, calcule sa circonférence à partir de la distance de
5 000 stades séparant Assouan d'Alexandrie et de l'observation du
soleil le 21 juin à midi : à Assouan, il est à la verticale et fait un
angle de 7°12' avec celle-ci, à Alexandrie, l'équivalent de 1/50 de circonférence.
Cela permet d'estimer à 252 000 stades la circonférence terrestre
(soit, suivant la valeur incertaine du stade, entre 39 600 et 45 000
de nos kilomètres). Du IIIe siècle av. J.-C. jusqu'au XIXe
siècle, le procédé restera le même : d'abord mesurer la distance
entre deux points éloignés sur un méridien, en comptant le nombre de tours
de roue d'un char ou le nombre de pas, puis évaluer la latitude de chaque
point. Les angles étant plus faciles à évaluer que les distances, le résultat
d'Eratosthène, si proche de l'exactitude, était le fruit heureux d'erreurs
qui se compensaient.
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