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Johannes Kepler (1571-1630)
montre l'influence prépondérante de l'astre du jour dans le Système solaire :
il est à l'origine non seulement de la lumière, mais aussi du mouvement
du monde ; sa "force motrice", immatérielle, entraîne les
planètes. Kepler recherche "les causes des nombres, tailles et mouvements
des planètes sur leurs orbites". Il adopte avec conviction les idées
coperniciennes mais constate que les mouvements circulaires décrivent mal
les orbites observées. Travaillant intensément sur les données relatives
à l'orbite de Mars à partir des résultats d'observation de Tycho Brahé,
Kepler montre en 1605 que cette trajectoire est une ellipse ayant pour foyer
le Soleil, et non pas un cercle ou une composition de cercles. Dans son
Astronomie Nouvelle (1609), Kepler détruit le dogme de la perfection
circulaire et renouvelle ainsi de fond en comble l'astronomie planétaire.
Plus encore, il suggère que les planètes suivent leurs orbites à cause d'une
influence venue du Soleil. Son nom reste attaché aux lois des orbites planétaires
qui s'appliquent à tout corps en orbite sous l'action de la gravitation
(y compris aux futurs satellites artificiels). À la fin du XVIIe
siècle, la théorie de l'attraction universelle exposée par Isaac Newton
confirmera et expliquera ces résultats.
Une
fois la Terre écartée du centre de l'univers, la
physique d'Aristote abandonnée, les sphères et les
cercles oubliés, il faut repenser les lois qui
régissent le mouvement des corps et leur donner une
formulation mathématique adéquate. L'étude physique du
ciel se sépare des aspects spirituels et religieux. Mais
Galilée (1564-1642)
proclamant la validité du système copernicien est
condamné par le tribunal de l'Inquisition, le 22 juin
1633, et placé en résidence surveillée. Les thèses
coperniciennes ont engendré une révolution culturelle
parce qu'elles dépassent le cadre de l'astronomie. La
mise en question de la vision géocentrique du monde,
érigée en dogme par l'Église, est aussi celle d'une
vision anthropocentrique. La position excentrée de la
Terre contribue à minimiser l'importance de l'homme.
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