Isidore de Séville,
"Etymologies".
F. 139: division de la terre
Paris, BnF, Mss, Latin 10293.
  
 

 
La Terre habitée

La préoccupation première tient dans la représentation de la Terre habitée occupée depuis la création par le genre humain. La Terre des hommes dont seule parfois la forme ovale, en "chlamyde", vient rappeler qu'elle n'est que l'une des parties de la Terre en son entier.

Une terre habitée, orientée au sens premier, c'est à dire tournée vers l'est. Une orientation, à l'origine, cardinale vers le soleil levant, doublée d'une interprétation théologique par analogie avec le Christ, vrai Soleil et lumière véritable.

Un espace borné, dont les limites sont marquées, parfois aux quatre horizons, par les colonnes dressées autrefois par Hercule ou Alexandre. Bornes infranchissables qui interdisent autant qu'elles protègent.

Un espace centré, d'abord sur la Méditerranée, la nôtre, qui demeure longtemps "Mare nostrum mediterraneum" -afin de la distinguer de l'Autre, la Grande Mer, l'Océan- autour de laquelle s'organisent les trois parties du monde : l'Asie, à l'orient qui occupe à elle seule la moitié de l'"orbis terrae", l'Europe et l'Afrique à l'Occident qui se partagent l'espace restant. Puis, à partir du XIIe siècle -du moins sur les images- un espace centré sur Jérusalem l'ombilic de la terre, comme sur la mappemonde conservée dans la cathédrale de Hereford réalisée à la fin du XIIIe siècle.