Ptolémée,
"Cosmographie", traduction latine.
F. 74v-74 bis: le monde habité.
Paris, BnF, Mss, Latin 4802.
 

 
L'évolution de la cartographie

Petit à petit à la manière des textes, ces images vont se modifier, intégrant à la fois les nouvelles hypothèses quant à la répartition des espaces -en particulier entre les masses continentales et marines- dilatant leur horizon, jusqu'ici mesuré pour l'essentiel à la seule réalité livresque, aux informations recueillies auprès des voyageurs. Il n'est jusqu'à la forme même de l'image qui ne se transforme. Si la structure des anciennes mappemondes perdure, les nouvelles "cartes portulans" tracées sur un réseau de rhumb des vents et bientôt, au début du XVe siècle, les cartes en projection mathématique inspirées de Ptolémée, offrent des cadres nouveaux à la représentation. À cet égard l’Atlas catalan est une mappemonde particulièrement significative de ces multiples transformations.

Elle se situe à la rencontre de deux modes de représentation de la Terre : l'une nouvelle, apparue à la fin du XIIe ou au début du XIIIe, centrée sur la Méditerranée dont elle s'efforce d'affiner et de préciser les contours ; une autre plus ancienne, héritière de la conception médiévale qui fait de la Terre une énorme encyclopédie visuelle, sorte de matrice où s'engrangent et se rangent fragments de textes et images, destinés à saisir le monde dans sa totalité historique, cosmographique et humaine.