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  Petite Cosmogonie portative
Raymond Queneau,
Petite cosmogonie portative
Paris, Les Francs-Bibliophiles, 1954. -
In-4o. Eaux-fortes de A. Marchand
Paris, BnF, Réserve des livres rares, Rés. m. Ye. 532
 
Histoire du monde depuis ses origines jusqu’à nos jours, la Petite cosmogonie portative (1950) de Raymond Queneau (1903-1976) est un long poème fondé sur les nouvelles connaissances scientifiques acquises dans la première moitié du XXe siècle. Dans un cahier manuscrit placé en tête de cette édition d’art publiée en 1954 et illustrée par A. Marchand, Queneau décrit ainsi le contenu du Premier Chant : « Apparition de la terre – Son mugissement – Sa jeunesse – Extraction de la lune – Rappel des origines : la nébuleuse, l’atome primitif.  » Il s’agit en effet du premier écrit poétique à faire référence à la théorie de l’atome primitif exposée par Georges Lemaître en 1931 dans laquelle, en se fondant sur les équations de la relativité d’Einstein, il décrivait la naissance de l’Univers comme une gigantesque explosion primordiale. On peut par ailleurs voir dans le texte de Raymond Queneau (« hyper leur quatre trucs éclatement burlesque ») l’intuition des quatre interactions fondamentales de la Superforce, la gravitation, l’électromagnétisme, les interactions nucléaires fortes et faibles, qui gouvernent l’ensemble des processus physiques connus. Quant à l’histoire de l’humanité, elle n’émerge qu’au dernier chant, résumée par deux vers : « Le singe sans effort le singe devint l’homme / lequel un peu plus tard désagrégea l’atome. »