patience...
 
  La création du monde dans les Védas
Rigveda
Ballapouram (Inde), vers 1730
Feuilles de palmier ; 374 feuillets (ôles) ; 30 x 380 mm
écriture télinga partiellement retranscrite en caractères latins
Paris, BnF, Manuscrits, Sanscrit 214
 
Le Rigveda, « Véda des Strophes », est une anthologie regroupant environ mille hymnes dédiés aux divinités. Ces dernières peuvent être séparées en quatre groupes : le premier comporte les forces de la nature indépendantes de l’homme (les astres, le ciel, la terre, etc.) ; le deuxième comporte les forces de la nature domestiquées par l’homme, comme le feu ou l’ivresse donnée par le vin ; les divinités abstraites, tel Prajâpati, père de toutes les créatures vivantes, forment le troisième groupe ; enfin, l’Unique, celui qui existait avant même la Création, fait l’objet à lui seul d’un grand nombre d’hymnes. Cet exemplaire est le premier manuscrit védique apporté en Europe. Les ôles sont gravées en creux par des brahmanes aveugles selon une technique analogue à l’écriture braille. Le texte ne devient lisible qu’après avoir été encré, un principe rappelant que, si la parole du monde est d’origine divine, son message ne s’actualise qu’à partir du moment où un homme le déchiffre. Sur ce manuscrit, seules les premières ôles ont été encrées.