Art précolombien : el acróbata
Récipient zoomorphe
Céramique provenant de Tlatilco (Mexique), VIe siècle avant J.-C.
Ciudad de Mexico, Museo Nacional de Antropología
© Photo DeAgostini / Leemage
Ce petit objet cultuel en forme de contorsionniste est une habile manière de jouer avec les sinuosités d’un corps d’acrobate pour façonner une statuette à vocation allégorique. Récipient anthropomorphe à caractère funéraire, considéré comme une offrande et déposé avec d’autres objets similaires dans la sépulture aux côtés du défunt, il assure la transition entre les mondes. Symboliquement, la désarticulation s’associe à la faculté de l’homme d’aborder l’univers qui l’entoure au-delà des préjugés, des contraintes, des vérités révélées et, par extension, des croyances. Le corps ployé, renversé, désarticulé, est également associé à la capacité d’adaptation, de renouvellement, voire de résurrection. La simplification des formes, la souplesse des lignes et les volumes des sculptures précolombiennes ont inspiré des plasticiens comme Henry Moore ou Pablo Picasso.
BnF, Éditions multimédias, 2021