Encyclopédie des arts du cirque

Arts du cirque

Fatima Zohra, équilibres en contorsion

Vers 1970
Centre national des arts du cirque, fonds Ariane Touzé
© Photo Nogrady Paris
Attraction visuelle par excellence, la prestation sur un piédestal nickelé de la contorsionniste Fatima Zhora s’adapte sans peine à la scène comme à la piste. Fatima Zohra Mesdoubi a appris la contorsion et la tenue en piste dès son plus jeune âge. Remarquée au Moulin Rouge où elle est engagée le temps d’une revue [Frisson, 1965-66 ou Fascination, 1967-68], elle figure au programme de la saison 1970 du Cirque national suisse des frères Knie, avant de rejoindre le cirque Amar en France en 1971. Elle confie aux journalistes que, seule ou au sein d’une famille fondée avec Aguamado Merzari, membre du numéro des Aguanitos pour un duo au trapèze Washington et des Guams Brothers pour un duo au main à main, elle préfère la vie du cirque à la solitude du travail en cabaret.
Dans un reportage publié le 24 octobre 1970, la Radio Télévision Suisse diffuse un entretien avec l’artiste et quelques images de son numéro. Son entrée en piste, revêtue d’une cape pailletée et d’une coiffe emplumée, contraste avec la sobriété et la fluidité des enchaînements de ses figures, pures et nettes. Selon une tradition élaborée au XIXe siècle, elle associe contorsions et équilibres sur les mains ou la bouche, saisissant du bout du pied ou des lèvres un chapeau haut-de-forme et de petits accessoires comme un œillet rouge ou un fume-cigarette. L’apparente facilité et la grâce de la performance lui valent la même admiration que, avant elle, en 1891 au Moulin Rouge, suscitait la « danseuse sur les mains » Mlle Eugénie Petrescu.
 
Sources :
- Reportage RTS : Knie, 100 ans de cirque, chapitre 2 : Le cirque au féminin.
- Article de Jacques Richard, dans L’Aurore du 13 décembre 1971 Fatima Zohra, au programme d’Amar « le Grand Cirque de France », direction Jean Roche, alors sous chapiteau à la Défense.
- La Revue diplomatique du 7 novembre 1891.