Encyclopédie des arts du cirque

Arts du cirque

The Great Fattini, mât oscillant

Cirque d’Hiver, hiver 1956-57
Centre national des arts du cirque, archives Tristan Rémy
© D.R.
L’ascension et l’équilibre précaire, accomplis sur un mât de plusieurs mètres de haut, appartiennent au registre de pratiques séculaires. Ils sont dérivés et inspirés par les voladores mexicains ou le mât de cocagne occidental. Dès le début du XXe siècle, les familles d’origine suisse Bauer et Nock en ont fait une spécialité, oscillant au gré des évolutions des acrobates juchés au faîte de mâts de vingt mètres.
Dans l’image ci-dessus, The Great Fattini s’approprie la technique en l’enrichissant d’une narration très simple : simulant l’ivresse, il endosse le rôle d’un joyeux fêtard en habit et haut-de-forme, attiré par la lumière d’un réverbère au gaz pour y allumer son cigare… Il entreprend l’ascension de cet agrès démesuré de seize mètres pour assouvir son désir de tabac ! Au sommet de son mât, Fattini, acrobate de famille de cirque allemande, enchaîne les équilibres, sur la tête et sur les mains, avec une étonnante facilité sans tenir compte, en apparence, de l’instabilité de son mât !
D’une très grande efficacité, ce numéro a fait frémir les foules de toute l’Europe, associant l’humour à une très grande virtuosité acrobatique. Cette prouesse a motivé les comédiens Jean Marais et Jean-Pierre Cassel qui l’ont reprise, sous la férule de Fattini, à l’occasion des 29e et 39e Galas de l’Union des Artistes (en 1957 pour le premier et en 1972 pour le second), provoquant l’angoisse et l’admiration de leurs pairs ! Jean Micheletty l’a également mise à son répertoire en la présentant notamment sous la coupole du Petit Phénix installé au Jardin d’Acclimatation entre 2003 et 2008. Enfin, la compagnie australienne Strange Fruit a fait de plusieurs mâts oscillants implantés en milieu urbain un prétexte à d’envoûtantes chorégraphies.