Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les inventions et les progrès en matière de technologie aérospatiale s’invitent dans l’univers du divertissement. Avions et soucoupes volantes fleurissent notamment dans les manèges forains. Prompt à absorber toute innovation, équipé de structures d’acier qui autorisent l’accrochage d’appareils lourds et mobiles, les cirques des années 1950 voient apparaître sous leurs coupoles de nouvelles attractions, supports insolites à des évolutions aériennes. Mélange d’agrès et de décors mouvants, fuselés, vrombissants, la fusée des Bronleys, l’avion de deux générations d’Antarès, les croissants de lune des Peters – les Cavaliers de l’Espace – et autres Super-Nova, occupent l’espace des chapiteaux. Effectués sans protection, les exercices sont périlleux et l’attention extrême. Malgré les précautions prises et la rigueur des entraînements, la chute ne peut pas toujours être évitée.
Le fondateur de la troupe espagnole des Randols, Juan Garcia Coso a le goût du risque. C’est un ancien novillero, familier de la fougue des taurillons. Porteur au trapèze Washington ou sur une perche aérienne fixée à l’agrès giratoire, il travaille avec Antonio Laborda et une ancienne danseuse madrilène, Aurora Martines Argilés, qui a abandonné le ballet classique pour connaître la vie du cirque. Au Circo Americano de Manuel Feijoo et Arturo Castilla, leur numéro fait diversion pendant le montage de la cage des fauves dans la piste.
Au XXI^e siècle, les Randols sont redescendus sur terre. Petite-fille de Juan, Denise Garcia-Randol forme avec l’Italien Massimo Medini un duo d’acrobates virtuoses sur patins à roulettes, découverts par le public nord-américain dans Totem, une création 2010 du Cirque du Soleil mise en scène par Robert Lepage.
 
Voir :
- Vidéo Circo Americano, Feijoo-Castilla, 1955 (commentaire en espagnol).
- ¡ El Circo ! Historia, andanzas y aventuras par J. Lozano, 1955 (article en espagnol, en ligne sur teatro.es).