Encyclopédie des arts du cirque

Arts du cirque

Valérie Dubourg, corde lisse

30 mai 2014
© Photo Daniel Michelon
Agrès vertical, la corde lisse conditionne par sa simplicité d’apparence un répertoire a priori radical et codé. Elle s’appuie sur une esthétique minimaliste et rigoureuse, fondée sur le respect d’un axe, un peu dans l’esprit d’un mât chinois souple et ondulant. La pratique de la corde puise une partie de ses origines en Inde où, dans les écoles de Mallakhamb, les jeunes filles développent des séquences acrobatiques individuelles ou collectives à partir de cet agrès rudimentaire. Néanmoins, malgré ou grâce à cette « pureté structurelle », de plus en plus de praticiens s’intéressent à la corde lisse, créent de nouvelles clés et figures et élaborent un vocabulaire inédit.
En 1990, à l’occasion du spectacle de sortie de la 2e promotion du Centre national des arts du cirque, Valérie Dubourg présente un travail singulier, entre recherche et performance, où la corde se fait à la fois décor et partenaire. En mêlant séquences au sol, rotations et ascensions, l’acrobate occupe largement l’espace et développe un langage imprévu où l’agrès n’est plus seulement vertical, mais prétexte à une proposition chorégraphique, qu’il motive ou entrave. Le travail de Valérie Dubourg est précurseur des réflexions menées par les cordelistes des futures promotions.