Au XIX^e siècle, l’effet de miroir entre la piste et les gradins se vérifie notamment dans les similitudes du vestiaire : écuyers et acrobates sont sanglés dans des habits aux pans flottants aussi élégants que ceux des spectateurs. Un siècle plus tard, l’uniforme de la rue se retrouve porté en dehors et au cœur du cercle et jeans et tee-shirts semblent unifier public et artistes, entre reflet et simplification de l’apparence.
Cette « banalité » du costume est superficielle et ce qu’elle révèle est bien plus fort qu’un simple désaveu : chacun peut symboliquement s’approprier et s’investir dans un registre esthétique où la performance brute, sans être magnifiée par strass et paillettes, n’en est que plus puissante. En jouant avec l’angoisse de son public, Sébastien Wojdan, vêtu sans ostentation, raccourcit les distances habituelles dévolues aux prises de risque et signe un rapport singulier à la complicité et à l’évidence. P.J.