Descendant d’une famille d’équilibristes, d’icariens et d’antipodistes organisée en troupes, Béla Kremo (1911-1979) va bâtir sa carrière de jongleur en solo autour de routines originales exécutées à une vitesse qui subjugue les spectateurs.
À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, sa résidence ayant été détruite et celle de son père réquisitionnée, Béla Kremo quitte l’Allemagne avec sa deuxième épouse, Marianne Kalbitz, une danseuse rencontrée à la Scala de Berlin, avant que le théâtre ne soit soufflé par une bombe. La famille rejoint la Suisse, dont Josef avait obtenu en 1889 la nationalité. Né en 1951, le fils de Béla Kristian-Gaston grandit loin de la scène et de la piste mais il s’entraîne et, lorsqu’il a 19 ans, celui qui se fait connaître sous le nom de Kris Kremo se produit avec son père dans un numéro parfaitement synchronisé, avant de prendre à son tour son envol, seul.
En 2018, à 19 ans, Harrisson Kremo, le fils de Kris et de l’artiste russe Yelena Larkina, jongleuse et charmeuse de hoola-hoop, apparaît à son tour en duo avec son père, aussi adroit, véloce et virtuose dans les routines à 3 objets devenues légendaires : trois balles, trois chapeaux haut-de-forme, trois boîtes de cigare ou encore, un gant, un chapeau melon et un cigare.
En mai 2019 Kris et Harrison figurent au programme de la 202^e et dernière émission du « Plus Grand Cabaret du Monde » sur France 2.
 
Source : Karl-Heinz Ziethen, Kris Kremo Starjongleur, 1998.