Les inévitables mutations du cirque équestre ont permis un développement sans limite de performances acrobatiques sur d’autres supports que le cheval, le tapis, la corde ou le fil d’archal.
Le brassage incessant de traditions issues de diverses cultures nourrit l’inventivité des artistes du cirque. Ainsi l’acrobate contorsionniste et équilibriste Pifar Shang s’inspire des « Jeux » des troupes japonaises ou chinoises arrivées en Occident à la fin du XIX^e siècle, pour créer des enchaînements d’équilibres ponctués de manipulations d’objets.
Ici juché sur un agrès instable dont deux pieds sur quatre reposent sur de simples verres, il se renverse pour saisir entre ses dents une coupe pleine de liquide sans cesser de faire tourner des soucoupes sur des tiges. Dès la fin des années 1950 et pendant plus de dix ans, il parcourt les scènes et les pistes européennes en tant qu’artiste intégré dans un programme mais aussi comme en tant qu’interprète ou conseiller acrobatique dans certains spectacles. Ainsi, après avoir participé au programme de Noël 1962 de la BBC TV comme concepteur acrobatique, il joue dans une adaptation des Saltimbanques de Louis Ganne [livret de Maurice Ordonneau] pour le passage de l’année 1962 à 1963 au Grand Théâtre de Tours.