Encyclopédie des arts du cirque

Arts du cirque

Firmin Bouglione en centurion avec douze lions et deux tigres dans la fosse du Cirque d’Hiver

Séance de répétition des Jeux romains du temps de César
1934
Centre national des arts du cirque, archives Ali Héritier
© D.R.
En octobre 1934, Sampion Bouglione et ses quatre fils, dont Firmin senior, dit alors « William », prennent la direction du Cirque d’Hiver. Ils décident de renouveler la présentation de pantomimes à grand spectacle que leurs prédécesseurs successifs ont organisées depuis l’inauguration de l’établissement en 1852. Forts de leur expérience de tournée avec Le Stade du Capitaine Buffalo Bill où ils ont fait revivre un Colonel Cody – mort en 1917 – plus vrai que nature auquel les spectateurs ont bien voulu croire, ils décident de creuser la veine de l’épopée de l’Ouest américain. Ils montent alors pour le début de l’année 1935 une pièce de cirque-western qu’ils intitulent La Reine de la Sierra. Un nouveau genre est né, l’opérette de cirque, une féerie à grand spectacle chantée et dansée, dont la plus célèbre sera La Perle du Bengale.
Ces succès donnent à Firmin senior, dompteur, l’idée de mettre en scène son entrée de cage de façon originale, à l’antique. Il aménage une fosse dans la piste nautique vidée de son eau en baissant le plancher de la piste, et la rehausse par une grille surgie de la banquette. Alors, dans une version renouvelée de Jeux du cirque du temps de César, c’est dans un costume entre centurion et gladiateur que le belluaire fait son entrée avec une certaine pompe et qu’il mène ses 12 lions et ses 2 tigres sous une tribune garnie de soldats et d’un patricien « romains » en toge.
Lorsque le même Firmin Bouglione rachète le cirque Amar en faillite en 1973, il cherche des grands noms de la piste pour lancer les saisons successives. En 1975 ce sera Achille Zavatta et en 1977 un dompteur transfuge du cirque Ringling Bros. & Barnum & Bailey, Wolfgang Holzmair, qui présente son groupe de vingt lions, en portant parfois le même costume à bandes de cuir clouté.
 
Source :
- Rosa Bouglione, Un mariage dans la cage aux fauves, Paris, Michel Lafont, 2011, p. 127 à 142.